L’unité de Méthanisation « Amétyst »

L’unité de Méthanisation « Amétyst » (ainsi dénommée par feu Georges Frèche) a été inaugurée en juillet 2017. Nous reproduisons ici une contribution de Jacky Chanton datée de décembre 2014. Nous pouvons mesurer, en 2021, le chemin parcouru.


L ‘USINE DE METHANISATION « AMETYST »  SIX ANS APRES
[18 décembre 2014]

Le constat d’une triste réalité et un bilan effrayant

En remplacement de la gestion catastrophique de la décharge du Thôt, l’Agglomération nous avait annoncé une usine de méthanisation  « AMETYST » avec  « ZERO NUISANCE » :

Fallait-il y croire ?

NON,  par ailleurs, le coût de cette usine a  doublé et n’arrête pas d’augmenter.

Est-ce que les principaux inconvénients de cette usine étaient prévisibles ?

La réponse est OUI. Ils ont été dénoncés par des citoyens et des Associations.

Est-ce que la démocratie participative des citoyens et associations environnementales indépendantes a été prise en compte ?

NON, c’est l’Agglomération qui imposera, à la fois, le lieu et la taille de l’usine.

Le contrat annoncé par l’Agglomération de Montpellier était le suivant :

L’unité de méthanisation  AMETYST inaugurée en juillet 2008 est dimensionnée pour traiter 203 000 tonnes, soit 170 000 tonnes d’ordures ménagères résiduelles et 33 000 tonnes de bio-déchets. Son rôle est de traiter et valoriser par procédé biologique la fraction organique des déchets en produisant du compost réutilisable en agriculture et du biogaz.

A-t-elle répondu au cahier des charges ?

NON, elle traitera en 2013  environ 130 000 tonnes au lieu 203 000 tonnes, soit 123 650 tonnes  pour les ordures résiduelles au lieu de 170 000 tonnes et 2 589 tonnes de bio-déchets au lieu  de 33 000 tonnes. C’est aussi plus des ¾ des déchets sortants qui seront envoyés en centre de stockage de déchets ultimes à Castries ou incinérés à l’usine de Lunel ou traités et stockés à l’extérieur de l’Agglomération.

N’est-elle pas surdimensionnée par rapport aux besoins et implantée au mauvais endroit ?

OUI, dans les deux cas. La réduction de nos déchets est impérative et nécessite   un meilleur tri à la source. Elle peut être encore plus efficace avec l’instauration de la REOM taxe (d’enlèvement des ordures ménagères) qui est beaucoup plus  équitable et permet d’encourager le tri sélectif. Par sécurité, il n’était pas concevable d’implanter une usine « expérimentale » de cette taille proche des habitations mais la construire le plus adjacent possible au centre de stockage afin de réduire à la fois, les pollutions et les coûts des transports.

A-t-elle répondu aux critères, efficacité/coût ?

NON, nous sommes confrontés à un échec technique et un gouffre financier. La Taxe d’enlèvement des ordures ménagères s’élevait en 2009 à Montpellier à 141 euros par habitant, contre 59 euros en moyenne en France.

Pourquoi le compost qui sort de cette usine est-il de mauvaise qualité ?

C’est l’ensemble du compost qui est produit à partir du TMB (Tri mécano biologique).

Comme une très grande part du contenu de nos déchets fermentescibles «  poubelles orange », est mélangé aux OMR (le contenu de nos poubelles « grises ») en usine, le compost ainsi produit est de mauvaise qualité. En réalité au lieu d’avoir un produit valorisable nous avons conçu un nouveau déchet qui sera éliminé en centre de stockage ultime (CSDU) à Castries ou incinéré (usine d’incinération) à Lunel.

Le paradoxe : Ce procédé est encore aggravé par l’apport supplémentaire de la majorité des  végétaux broyés en provenance de GRAMMONT  afin de servir de structurant à la maturation des digestats pour le fonctionnement d’Amétyst afin d’être ensuite, transformé en « déchet ».

Alors  que le gouvernement entend soutenir des démarches territoriales « zéro gaspillage, zéro déchet », pourquoi ne pas tenir compte d’une réduction importante des déchets à traiter par AMETYST ?

Est-ce  que la signature d’un contrat de Délégation de Service Public pour  10 ans d’un montant de 150 millions d’euros (soit 15 millions par an) est justifiable ?

NON, le coût de traitement est d’environ 100 euros la tonne et compte tenu d’une réduction de nos déchets prévisible, ce contrat ne paraît pas compréhensible. Par ailleurs, le détail technique du/des process pour les  améliorations qui sont prévues pour un montant entre 7 et/ou 10 millions d’euros par Novergie n’a pas été porté à notre connaissance.

Peut-on encore avoir confiance en ces objectifs et aux améliorations qui sont annoncés ?

A l’approche de Noël, je le souhaite réellement, mais si je prends en considération l’ensemble des promesses non tenues et bafouées depuis plus de 40 ans et un Plan Départemental de gestion des déchets complexe et  frileux, vous me permettrez d’avoir de sérieux doutes, pour ne pas dire une incompatibilité entre la volonté affichée et l’action.

 Bilan fonctionnel d’AMETYST

Le constat des Riverains de Garosud en 2013

Tonnage des déchets entrants à Ametyst en 2013 :                         129 602 tonnes

Tonnage des sortants pour la décharge ou l’incinération :                        111 958 tonnes

Ventilation des destinations finales des  sortants :

· 42 683 T Décharge de Castries

· 19 852 T incinérateur Ocréal de Lunel

· 25 696 T décharge hors agglo    (non spécifié par l’agglo)

·   23 727 T incinérateur hors agglo (non spécifié par l’agglo)  

Total       111 958 Tonnes

 

Les valorisations :

·        Valorisation électrique (production de l’usine) :      16 172 169 Mw/h 

·        Consommation électrique de l’usine :                    15 298 855  Mw/h     

·        La production de chaleur pour les Grisettes (seule valorisation de l’usine): 4 593 900

·        La production de chaleur pour le fonctionnement de l’usine :                2 485 835

·        Valorisation de compost :   465 Tonnes

Bilan fonctionnel d’Amétyst (source : François VASQUEZ, porte-parole de l’Association des riverains de garosud)

LES ENGAGEMENTS DE NOVERGIE/SUEZ ENVIRONNEMENT

L’Agglomération de Montpellier signe avec le même exploitant NOVERGIE , Suez Environnement, via sa filiale SITA qui remporte le contrat d’exploitation de l’unité de méthanisation Amétyst, pour une durée de 10 ans et un chiffre d’affaires cumulé de 150 millions d’Euros.

L’unité de production d’énergie verte bénéficiera de nouveaux investissements pour renforcer sa capacité de valorisation énergétique et créer une véritable filière de valorisation organique sur le territoire.

SITA prévoie d’investir entre 7 et 10 Millions d’euros qui permettront d’augmenter de 50% la production d’électricité et de chaleur. Les matières à haut pouvoir calorifique (comme le plastique) contenues dans les refus seront transformées en combustible solide de récupération (CSR), et seront valorisées par SITA auprès des cimenteries, en substitution de combustibles fossiles (tel que le charbon).

SITA valorisera aussi, en complément des déchets ménagers, les bio-déchets du territoire en nouvelles ressources organiques pour produire 33 500 tonnes de compost normé par an.

SITA s’appuiera sur l’expertise et le réseau logistique de Terralys, filiale de Suez Environnement spécialisée dans la valorisation des déchets organiques, pour la commercialisation et la distribution de ce compost.

Le développement de cette nouvelle filière, associé à une valorisation énergétique des déchets plus performante, permettront une réduction conséquente de la part de déchets enfouis, avec plus de 51% des déchets du territoire valorisés en nouvelles ressources.

Selon BFMTV, avec de telles innovations, l’unité de production d’énergie verte Amétyst devient une référence européenne de méthanisation des déchets ménagers et bio-déchets, aux performances inégalées pour ce type d’installation.

Les dossiers de presse :

MIDI LIBRE : Montpellier, usine de méthanisation,  la filiale de Suez revient par la fenêtre

http://www.midilibre.fr/2014/12/11/ametyst-et-voila-le-retour-de-sita,1096146.php

BFMTV : Suez Environnement signe un contrat de 150 ME.

http://bfmbusiness.bfmtv.com/bourse/suez-environnement-signe-un-contrat-de-150-me/

Hérault Tribune : MONTPELLIER : SUEZ ENVIRONNEMENT exploitera l’unité de méthanisation AMETYST POUR UN MONTANT CUMULÉ DE 150 MILLIONS D’EUROS SUR 10 ANS

http://www.herault-tribune.com/articles/25344/montpellier-suez-environnement-exploitera-l-unite-de-methanisation-ametyst/

Midi Libre, l’Agglo de Montpellier s’entête : http://www.midilibre.fr/2014/12/18/ametyst-l-agglo-s-entete-zero-dechet-s-inspirer-de-la-reussite-de-san-francisco,1100051.php

 

Lattes le 18 12 2014
Jacky Chanton




La décharge du Thôt

Historique

Selon un document officiel (JO Sénat du 23/01/2002 – page 480) il est dit : « Un arrêté préfectoral du 18 juillet 1967 a autorisé l’exploitation de cette décharge. A l’origine, elle a été créée pour faire face aux besoins de la ville de Montpellier et de quelques autres communes voisines. Progressivement, y ont été admis des déchets de la quasi-totalité des communes du secteur.». Un autre document plus récent fait état de déversements de déchets depuis 1965.

Cette décharge a été fermée le 30 juin 2006, selon un rapport de la Cour des Comptes (26/07/2011 n) 116/676). L’ODAM a contribué à cette fermeture en déposant des conclusions auprès du Commissaire enquêteur chargé de la commission ad-hoc.

Le devenir de la décharge

Le rapport de la Chambre Régionale précité précise (page 6/52) « Aux termes d’une convention d’exploitation signée avec la SERM le 2 mai 2006 d’une durée de 15 ans, le terrain et le biogaz sont mis à disposition de la SERM qui est chargée de financer, réaliser et exploiter une installation de production d’électricité par groupe électrogène. La SERM percevra les recettes en contrepartie d’une redevance annuelle prévisionnelle de 35 000 € HT. Par avenant n° 1 du 7 mars 2008, l’exploitation de l’installation a été transférée, après accord de la communauté d’agglomération, à Energies du Sud. L’installation devrait fonctionner durant quinze ans, jusqu’à la fin du processus de dégradation biologique des déchets (Energies du Sud est l’outil local de développement des énergies renouvelables et de la maîtrise des énergies de la SERM) opérateur énergétique de l’agglomération de Montpellier depuis 25 ans, et de la Caisse des Dépôts associée avec GDF-Suez, la Caisse d’Epargne Languedoc-Roussillon et Dexia).

Des engagements non tenus

Le collectif d’associations CIDES34, par la plume de son Secrétaire, publie le 4 mars 2020 une mise au point sur l’historique de la décharge et sur son état actuel. Nous avons accompagné sur le terrain notre ami Jacky Chanton dans plusieurs visites autour ce ce montre endormi dont le ventre fermente et relâche ses lixiviats dans les eaux qui l’entourent.

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
webmestre

La station de pompage au nord du Thôt. Remarquez la rouille sur le cadenas et la chaîne qui ferment la portail.




Frappé par une maladie auto-immune

Ici vous pouvez vous informer

Témoignage

Prémices

Pendant l’été 2019, je subis sans le savoir les premières attaques d’une des formes de la maladie dénommé Syndrome de Guillain-Barré (SGB). C’est à la suite d’une grippe de fin de saison contractée pendant un voyage d’agrément que s’est déclenchée, insidieusement, une maladie auto-immune dans laquelle l’organisme, mon organisme, s’attaque à la gaîne de myéline de mes nerfs moteurs. La maladie couve et, fin août, je me sens fatigué, maladroit dans mes mouvements, ressentant des picotements dans les membres supérieurs, des crampes nocturnes doloureuses dans les mollets me réveillent la nuit. Le 16 septembre, au cours d’une réunion de la confrérie des chevaliers de l’olivier, je tombe à la renverse en voulant monter dans un car, dans les bras de ceux qui me suivent. Le 20 septembre, je dois voyager pour assiter aux obséques d’un cousin en Bretagne. Je m’y rends en voiture (900 km) et j’ai des difficultés à serrer la poignée du pistolet du distributeur de carburant, je dois le faire à deux mains. A mi-parcours, je ravitaille de nouveau avec difficultés et ne peux tourner la clef de contact de ma voiture, c’est mon épouse qui le fait pour moi. Arrivé à destination, je peine à serrer les poingnées de mon sac de voyage. Le lendemain, chez mes cousins, je manque de tomber en montant un escalier en colimaçon. Je repars le lendemain malgré les conseils de mes cousins. Je veux être chez moi. De nouveau, à mi-parcours, même difficultés pour ravitailler ma voiture et la remettre en route. J’arrive tout de même à regagner mon domicile et mon appartement.

Paralysie : pemiers examens

Ayant chuté le 27 septembre, à deux reprises devant la porte de mon garage (2e sous-sol), incapable de me relever, je rampe me metre à l’abri et suis secouru par les pompiers envoyés par le SAMU et orienté vers une grande clinique qui m’oriente vers le service de neurologie d’une autre grande clinique dont je tairais le nom. Le dimanche 29 septembre je suis renvoyé chez moi avec un vague rendez-vous dans 11 jours de là pour une électromyographie dans une 3e clinique.

2e chute et hospitalisation

Le lundi 30 septembre au matin, j’informe au téléphone mon médecin traitant de mes mésaventures. Elle tente de joindre le neurologue qui m’a examiné. Dans l’après-midi, je reste assis sans pouvoir me relever dans les toilettes. Une ambulance diligentée par mon médecin m’extrait de mon inconfortable situation et j’arrive paralysé des 4 membres au rendez-vous pris, hors-samu, avec les urgences neurologiques du CHU « Gui de Chauliac » où je passe un IRM à 3h00 du matin. Le circuit commence le 1er septembre, le 2 je suis dans le service de neurologie où une électromyographie confirme la suspicion de polyradiculonévrite aigüe chronique (PRNA) et le 3 une ponction lombaire confirme le syndrome de Guillain-Barré. Le 4  commence le traitement par échanges plasmatiques (j’en aurais 13 séances étalées sur 3 mois). Je reserais hospitalisé 17 jours. Début novembre, je suis à nouveau aux urgences avec une double embolie pulmonaire (5 novembre : 5 jours d’hospitalisant au CHU Lapeyronie) et le 21 novembre rechute de la PRNA : je sortirais le 3 décembre 2019) pour attendre mon admission en hôpital de jour à la clinique spécialisée Bourgés de Castelnau-le-Lez. Ouf, enfin sorti d’affaire mais le CoVid19 est là et ma 14e séance d’échange plasmatique passe à la trappe.

Morale de l’histoire

Je ne vous raconte pas celà pour me faire plaindre mais pour vous informer car le SGB n’est pas une maladie anodine qui peut être mortelle si elle n’est pas rapidement diagnostiquée et sir les soins ne sont pas immédiatement prodigués en neurologie ! Tout retard peut laisser des séquelles si l’attaque des nerfs lèse et coupe une fibre nerveuse. J’ai côtoyé en centre de réducation des patients en fauteuil depuis 3 ans ! La maladie frappe des enfants dès l’âge de 9 mois jusqu’à des adultes de 90 ans ! Si la paralysie gagne les muscles respiratoires, la mort peut survenir faute de soins.

J’a commencé ài récupèrer et j’ai adhéré à l’Association française du syndrome de Guillain-Barré où le Président m’a prié de le seconder comme vice-Président, ce que j’ai accepté. J’ai eu la chance d’avoir un médecin traitant sérieuse et compétente qui a su m’orienter vers les bons neurologues (parmi les meilleurs de France : Montpellier vraiment, là, surdouée !).

J’ai pu mesurer, hélas, le manque de sérieux et de connaissances des régulateurs du SAMU ! Tous les médecins ne connaissent pas ou ont oublié ce qu’est le syndrome de Guillain-Barré-Strolh et ses formes neurologiques.

Vous qui lisez ces lignes, relisez les étapes que j’ai vécues. Pour ma part, je n’ai pas oublié le mot « chronique », je suis vigilant au moindre retour des symptômes, sutrout parce que certaines maladies ou certains vaccins peuvent être les gâchettes qui déclenchent SGB et ses formes.

Pour l’ODAM

Vous remarquerez qu’à partir du début septembre 2019 et juqu’au 20 février 2020, l’activité du site internet a baissé. Le COVID19 a entravé nos réunions.

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Le vice-Président AFSGB

Raymond  GIMILIO
Président ODAM

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MAERA : projet de modernisation, on nous roule

Introduction

Une enquête d’utilité publique a été ouverte le 27 juin 2019 jusqu’au 20 août 2019 par arrêté préfectoral pour « un projet de modernisation de la station des eaux usées MAERA présenté par Montpellier Métropole », soit une durée de 44 jours, en plein été, en pleines vacances ! Les association vigilantes ont réussi à persuader les autorités de prolonger la dite enquête jusqu’au 4 septembre 2019, 18 h. L’ODAM a pu, à la fin août, consulter le registre dématérialisé et son dossier et rédiger une contribution dont nous donnons la teneur ci-dessous. Le Président de l’ODAM a rencontré les commissaires enquêteurs le 4 septembre de 9h15 à 10h15 pour un échange cordial et constructif. Nous espérons avoir été écoutés et entendus.

Contribution de l’ODAM

Montpellier le 2 septembre 2019

 EUP modernisation Maera

 Objet : « Projet de modernisation de la station de traitement des eaux usées MAERA, sur la commune de Lattes, lieu dit la Céreirède, au profit de Montpellier Méditerranée Métropole » (arrêté préfectoral n°2019-I-743 du 17 juin 2019).

 Nous sommes solidaires de tous ceux qui ont protesté sur la date de tenue de l’enquête pendant le début de l’été et des vacances, nous sommes gré de la prolongation au 4 septembre. Sans cette prolongation, l’enquête aurait pu être interprétée comme une tentative de « passage en force » dont Montpellier-Méditerranée-Métropole nous a déjà habitués dans le passé, pour d’autres aménagements aujourd’hui controversés.

 Il s’agit de donner un avis sur l’utilité publique du projet de Montpellier-Méditerranée-Métropole qui présente un « projet de modernisation de la station de traitement des eaux usées [STEP] Maera ». S’agit-il vraiment de « moderniser » cette STEP qui dessert à l’heure actuelle 14 communes de la métropole et 5 hors-métropole ?

 Préambule

 Le concept de modernisation est totalement différent de celui d’extension. Il ne s’agit pas de la même chose. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » écrivait Albert Camus (L’homme debout, Edition II).

Nous déclarons que l’eau usée, certes, est un déchet mais un déchet précieux qu’il convient de recycler, de récupérer et d’épurer correctement en vue de sa réutilisation en eau douce à toutes les fins agricoles. Les exutoires fluvial (Le Lez) ou marin (golfe du Lion-golfe d’Aigues-Mortes), tel qu’il fonctionnent depuis 1965, sont une dangereuse hérésie, un crime contre l’environnement. En 2005, se tenait une conférence publique (28/04/2005, Montpellier) dénonçant la conception de la nouvelle usine qui allait s’ériger sur le site de la Cérereide obsolète (rejetant dans le Lez depuis 1965). Cette « usine pilote », selon l’expression de son promoteur, allait remplacer la Cérereide, mais en améliorant le traitement et en déportant la pollution du Lez dans le golfe d’Aigues-Mortes, à 11 km au large de Palavas, par un émissaire de 20 km dont 11 en mer. Le débit du rejet prévu est de 130.000 m3/jour (soit environ 1,5 m3/s). Ce contre quoi ont protesté à l’époque les associations de défense de l’environnement, notamment celles de la baie d’Aigues-Mortes ou des communes riveraines du Golfe. Une protestation contre la composition des effluents prétendument traités à 95% :

  • des MEST[1] (matières en suspension : 3,5 t/jour de MEST),
  • des DBO[2] et des DCO[3] (ces deux derniers appauvrissent le milieu en oxygène),
  • plus des ions de composés d’azote, phosphore,
  • des médicaments humains rejetés avec les selles, certains radioactifs,
  • des PCB, etc.
  • sans compter une impressionnante quantité de germes coliformes !

 Le taux d’épuration justifiait, selon Montpellier-Agglomération et un avis de 1996 d’un « comité national d’hygiène » approuvant un rejet en mer, au large, avec comme excuse supplémentaires qu’un courant dit « Ligure » allait balayer ces substances et les diluer dans la grande masse de l’eau de la Méditerranée, affirmation justifiant ce que nous qualifions comme « atteinte grave contre l’environnement », dans la mer la plus polluée du monde, souffrant de la pollution de toutes les grandes métropoles françaises riveraines comme de celles étrangères (celles du sud-est en particulier). L’influence de ce courant Ligure n’aurait jamais été scientifiquement démontrée comme du reste, l’effet de dilution de la pollution rejetée.

 Nous sommes solidaires des communes situées à l’est de Palavas, qui n’ont pas été associées comme partie prenante dans l’élaboration de l’enquête, au prétexte qu’elles appartiennent à un département voisin. Un écosystème peut recouvrir plusieurs divisions administratives, l’écosystème du golfe du Lion et de la baie d’Aigues-Mortes ne peut être réduit à sa partie faisant face à l’Hérault, ce qui n’est pas naturel. Les limites administratives ne constituent en aucune façon une barrière anti-pollution : la pollution est trans-frontières, encore plus s’agissant de la mer ! La compétence se devait d’être étendue à tout l’écosystème, au moins à l’est de la Grande-Motte et à l’ouest de Palavas.

        L’émissaire en mer (coût = 65 Millions d’€uros)

 Le 16 novembre 2018, s’est produit un incident survenu sur l’émissaire, exutoire en mer de Maera : une rupture de la canalisation au lieu dit « les 4 canaux » à Palavas dont aucun média n’a rendu compte mais qui a fait l’objet d’un constat d’huissier de justice. Les effluents seront pompés de la fouille de dégagement et sont déversés dans l’étang du Prévost, tout le temps que dureront les travaux de réparation de la fuite. Cette réparation s’est faite par un « sanglage » (provisoire ?). Cet incident à lui seul montre la dangerosité du dispositif de rejet en mer chaudement recommandé en … en 1996 ! Depuis, la science a fait des progrès notamment sur le devenir des polluants en mer et sur l’état de la mer méditerranée, mer fermée, eutrophisée et très polluée ! Les nouvelles règles européennes sont là, il faut en tenir compte (Fondation Ellen Mac Arthur).

 Les traités scientifiques nous disent que l’hydrogène sulfuré qui est contenu dans les tuyaux d’égoûts des réseaux d’assainissement corrodent le béton, l’acier, la fonte. La question se pose sur l’efficacité des dispositifs de désulfuration à la sortie de Maera ? Or, les riverains savent combien ce composé est présent dans les eaux qui empruntent l’émissaire (odeurs méphitiques constatées là où sont placés des évents de cette canalisation. Il y a eu une première manifestation le 16 novembre 2018, combien de microfuites le long des 20 km de cette canalisation ? Les microfuites évoluent et un jour, comme ce 16 novembre 2018, ça casse !

 L’émissaire en mer a coûté cher, mais il faudra dans un premier temps stopper progressivement son utilisation (il semble corrodé et le public ignore à quel point). Il faut envisager une vraie modernisation de la STEP Maera pour en faire une vraie station de traitement rejetant, quelles que soient les circonstances météorologiques, de l’eau de qualité baignade dans le milieu naturel. Où devra se faire le rejet ? Dans le Lez pour permettre l’étiage de ce fleuve. Ou en réutilisant une partie du conduit pour amener les eaux vers des jardins filtrants proches du trajet, là où il y a du foncier disponible. Il faut également mettre en place un système d’eau d’irrigation agricole (le Gard est actuellement, au 26 août 2019, en période de sécheresse, de stress hydrique, pénurie d’eau d’irrigation). L’Hérault ne saurait tarder, la pluie n’est pas au programme avant dux semaines. L’étiage du Lez est maintenu par un apport d’eau du Rhône amené par le Canal « Philippe Lamour » (BRL) qui traverse le Gard assoiffé et une partie de l’Hérault. Cet étiage est nécessaire pour compenser le prélèvement d’eau potable dans la nappe souterraine de la source du Lez. On oblige bien des agriculteurs à cesser leurs prélèvements, pourquoi pas cesser la compensation de l’étiage du Lez avec l’eau du Rhône ?

 Par ailleurs, nous n’avons cessé de dénoncer l’insouciance des autorités locales (assemblée délibérante des communes et agglo-métropole confondues) qui ont accepté que l’eau sortant de Maera ne soit pas débarrassée de sa charge bactériennne-virale et soit insuffisamment traitée (il manque des rampes de lampes à rayons ultra-violets, une chloration appropriée, etc. : une dépense mineure ?) : la seule protection réside actuellement sur l’interdiction de toute pêche et de toute plongée autour de la sortie de l’émissaire et récemment la suspension administrative d’une conchyliculture impactée. L’eau salée n’est nullement un désinfectant pour les bactéries (coliformes, entérocoques, etc.). Ces bacilles sont censés vivre en mer plus que les 3 jours qu’on leur prête et peuvent revenir vers la côte en cas de vents marins. Les conchyliculteurs apprécieront (dont nous apprenons le préjudice qu’ils ont subi !). Ces bacilles en contact avec les résidus d’antibiotiques des effluents peuvent voir leur dangerosité accrue (piste à suivre). Car, là est le problème de mélange des eaux de l’émissaire peu salées et à faible densité avec l’eau de mer salée et à plus forte densité. L’agitation créée par les « becs de canard » du tronçon terminal en mer tente ce mélange mais l’eau douce remonte en surface et peut suivre les vents soufflant vers la terre, ramenant à la côte des bacilles peu moribonds.

 Au modèle Maera, notre association n’a cessé d’opposer le modèle de STEU utilisée par l’agglomération de Caen-la-Mer qui rejette depuis plus de 15 ans, dans l’estuaire de l’Orne, des eaux de qualité baignade correctement traitées, filtrées en finale par des jardins végétaux filtrants de plantes à rhizomes capables de ce travail d’épuration. Montpellier-Méditerranée-Métropole n’a jamais voulu entendre raison sur cette solution. Et, cerise sur le gâteau, on nous propose l’augmentation de la capacité de traitement avec, à terme, une augmentation des déversements en mer via un émissaire dont nous doutons de l’étanchéité.

Conclusion partielle : la modernisation envisagée de Maera semble ignorer les exigences de protection du milieu marin méditerranéen contre toute pollution. Elle est hors de propos avec l’exigence de récupération et réutilisation de l’eau : 130.000 m3/jour en pure perte déversés en mer alors que cette eau pourrait renforcer l’étiage du Lez et servir à l’agriculture. Ceci n’est pas pris en compte dans les documents de l’enquête. Montpellier-Méditerranée-Métropole rejette cette éventualité dans le document « Projet de … : Bilan de la concertation préalable (sd [2018]).

         Extension ou modernisation ?

Nous affirmons, à la lecture des dossiers, que le véritable objet de Montpellier-Méditerranée-Métropole n’est pas une modernisation mais une actualisation, réactualisation et extension ave une augmentation de la capacité de traitement de 40% de la capacité actuelle en vue de satisfaire une augmentation de population permanente hypothétique et provoquée sciemment. Depuis ses débuts (Cérereide en 1965), le promoteur (Montpellier … district, agglo, métropole) a visé, au prix de travaux pharaoniques, année après année, à fermer des stations communales (au lieu de les moderniser localement) et à proposer voire imposer  des raccordements à Maera en s’attribuant « la compétence assainissement », même à des communes d’autres agglomérations (cinq communes sont hors-métropole : Palavas, p.e.). Cette politique de grands travaux inutiles s’oppose au principe de subsidiarité des traitements de déchets, traitement au plus près du lieu de production. Il existe au nord de Montpellier une station communale exemplaire (Vailhauqués), conçue sur des bases écologiques, utilisant des vers de terre comme agents actifs et déversant ses effluents bien épurés dans la Mosson (le maire de Vailhauqués est un scientifique soucieux du milieu naturel, pas un juriste spécialiste des conflits à venir).

 L’extension envisagée (40%) émerge, quand on lit les informations enfouies dans un dossier technique d’un volume monstrueux et quand on détient, depuis 1965, l’historique de Maera-Cérereide : au lieu d’une modernisation, on nous cache essentiellement une réactualisation et une extension. Alors que dans la situation actuelle c’est moins de 400.000 équivalents-habitants (EH) qui y sont connectés, la lecture des dossiers fait état « d’une capacité de 470.000 EH qui serait portée à 660.000 EH », ce qui prouve qu’il s’agit bien d’une extension (augmentation de la capacité de traitement d’un tiers, c’est à dire plus 190.000 EH (+40%). Pourquoi une telle augmentation ?) à laquelle il faut ajouter, à la marge, rénovation et modernisation. Maera fait suite a un échec écologique, environnemental, financier et de conception de sa précédente rénovation, laquelle ne remonte pas à plus de 12 ans. On joue sur les mots, on commet un grossier abus de langage, dans un dossier de plusieurs centaines de pages, une inflation technologique qui a pour but de noyer le citoyen sous un fatras technique, en l’abusant sur le travail de modernisation que nous n’avons cessé de préconiser depuis 12 ans au fil de nos observations lors des visites que nous avons pu faire ou sur notre site Internet (https://www.odam.info). Ces observations ont été relayées au fil des réunions d’une Commission de suivi de site à laquelle les autorités nous ont, avec constance, refusé toute participation, nos observations ayant déplu à la communauté territoriale concernée malgré leur pertinence. Nous défendons l’intérêt général, nous ne réglons pas des comptes, même si cela déplait aux dépensocrates.

 De surcroît, l’extension prévue se fait dans une zone dont le caractère inondable ou non-inondable fait l’objet de controverses.

Augmenter la capacité de traitement de 470.000 EH à 660.000 n’en fera pas pour autant une meilleure station, elle pourrait même être pire dans son impact sur le milieu naturel. Les effluents transitant par un émissaire, dont l’étanchéité est douteuse, vont augmenter. C’est loin d’être un exemple de vertu écologique avec toutes les problématiques centrées sur une même station plus importante en cas de dysfonctionnement.

        L’État sanitaire du milieu naturel à l’aval de Maéra

Le document de réponse aux remarques de l’autorité environnementale (AE) met l’accent sur l’amélioration de l’état sanitaire environnemental du milieu naturel notamment des espaces lagunaires situés de part et d’autre du Lez et Palavas. Lors de la mise en service de la nouvelle Cérereide ou Maera (la rolls-royce des STEP ou « une station pilote » disait-on à l’Agglo), il est clair que le fait de ne plus rejeter d’effluents dans le Lez d’où ils gagnaient les étangs, a assaini considérablement le fleuve après une situation catastrophique. Pour les étangs saturés d’apports polluants, l’évolution a été plus lente à venir. Mais l’alibi du rejet en mer à 12 km par l’émissaire a permis l’envoi d’une partie de la pollution (5%) dans une mer qui n’en a pas besoin avec des désordres et des dysfonctionnements non immédiatement visibles rapidement et qui constituent autant de causes cachées de problèmes environnementaux graves à venir.

 D’autre part, on a l’impression, à la lecture des documents de l’enquête que l’amélioration de l’environnement de la zone lagunaire est un objectif encore à atteindre ! Pourquoi cet état de fait dont l’incident-accident du 16 septembre 2018 aux 4 Chemins, soigneusement dissimulé, ne serait que la partie visible d’un iceberg fait d’une cascade de micro-fuites invisibles provoquée par une corrosion invisible ?

La traversée d’un des étangs dans une zone vaseuse instable et à caractère oxydant n’est pas faite pour mettre le tube à l’abri de la corrosion extérieure, ce qui est loin de nous rassurer sur l’intégrité générale du conduit.

        Le problème des crues et des épisodes cévennols

Un des problèmes que Montpellier-Méditerranée-Métropole propose de régler est celui des forts épisodes pluviométriques (épisodes cévenols ou méditerranéens) qui surviennent en automne-hiver-printemps. Les pluies orographiques se propagent rapidement vers la plaine créant des inondations (on connaît historiquement les crues du Verdanson, affluent du Lez). A la forte quantité d’eau qui tombe s’ajoute un fort ruissellement qui est aggravé par l’imperméabilisation des sols. Les immeubles et leurs parkings font dévaler, depuis les hauteurs de Montpellier et des Cévennes-Causses, des quantités d’eau qui convergent vers Lattes (Negue-Cats, Lez, Mosson, Verdanson, etc.). La partie de l’eau qui s’engouffre dans le vieux réseau unitaire d’égouts arrive en trombe sur Maera malgré le bassin régulateur (insuffisant ) de crues des Aiguerelles. Maera ouvre les « by-pass » et les eaux grises-noires passent dans le Lez proche avec leur charge brute de polluants. Ce phénomène a été longtemps caché au public alors que nous l’avons toujours révélé à la suite d’une visite de la STEP.

On nous affirme que les aménagement prévus vont diminuer les rejets par by-pass, on ne nous affirme aucunement qu’ils seront nuls. Les risques ne tiennent pas compte du changement climatique et de la montée des eaux des océans, montée à laquelle la Méditerranée n’est pas à l’abri.

Un second phénomène se produit lors des épisodes cévenols : les fortes marées qui bloquent l’évacuation des eaux by-passées dans le Lez. Les vents marins soufflant vers la terre ramènent la pollution vers les étangs. Que va faire la Métropole ? La pollution par les coliformes et entérocoques (et les virus ?) rejetés en mer remonte dans des bulles d’eau « douce » et revient vers la terre, vers le lido de Palavas et des communes voisines en moins de 3 heures. Ce ne sont pas 12 km parcourus depuis la sortie de l’émissaire en mer, parcourus en moins de 3 heures, qui suffiront à tuer les germes, n’en déplaise à la Commission nationale d’hygiène de 1996 et à Montpellier-Méditerranée-Métropole.

Nous finirons en rappelant l’existence de la « Directive Cadre Stratégie pour le Milieu marin » (2008/56/CE, DCSMM), directive qui préconise « une mer saine, propre et productive, un bon fonctionnement des écosystèmes marins et un usage durable des biens et services associés. ». Tout le contraire de l’innocuité prétendue des rejets en mer d’eaux chargées de bacilles et de virus.

Notre avis final est contre, résolument défavorable à l’extension telle qu’elle nous est proposée (qui laisse de toutes façons Maera avec ses défauts) et ne permet pas de supprimer la totalité des dysfonctionnements et des pollutions, à la fois en mer et dans le Lez : une réalisation industrielle incomplète, ignorant tout de l’écologie, dans une région où la préservation du milieu naturel et de la Méditerranée est une richesse touristique importante qu’il convient de préserver.

Aucune alternative à cet unique projet d’extension n’a été portée à la connaissance du public (et à la nôtre) alors que nous estimons que la meilleure réponse serait la création d’une à deux STEU, l’une au nord-est, l’autre au nord-ouest d’une capacité de 50.000 EH chacune, extensibles à 100.000 (regroupement de villes à proximité) avec récupération des phosphates, le recyclage et la réutilisation des eaux, là où le besoin existe à proximité.

 La mer Méditerranée n’a pas besoin d’un apport d’eau dite « douce » polluée, contaminée, alors que l’arrière pays aura de plus en plus besoin d’eau recyclée convenablement et ce, afin d’épargner des ressources en eau souterraines de qualité dont certaines ont été compromises par des décharges d’ordures ménagères prétendument non-dangereuses (ISDND Castries, entre autres, résultat de la politique des déchets de cette même Montpellier-Méditerranée-Métropole).

 Le défi du changement climatique et des stress hydriques qui en sont la conséquence ne sont pas des phénomènes situés dans des pays lointains et exotiques. La montée des eaux dans la plaine littorale au sud de Montpellier progresse insidieusement. Ces phénomènes sont là, à notre porte, chez nous, « aquí », sur la côte languedocienne. Il convient de faire le pas et d’arrêter le désastre qui s’annonce.

 Sur la forme du dossier, nous faisons remarquer que Montpellier-Méditerranée-Métropole se prévaut de nombreuses dérogations à des dispositions destinées, pour certaines, à protéger l’environnement. Nous soulignons qu’alors cela voudra dire qu’on aura violé toutes les réglementations au profit de dérogations. Les responsabilités des décideurs seront engagées devant les générations actuelles et futures.

Le projet de modernisation de Maéra doit être rejeté et/ou ré-écrit avec un changement complet de paradigme tenant compte de l’évolution des connaissances scientifiques sur le milieu marin, lagunaire et fluvial. La présence de zones naturelles reconnues (ZNIEFF, RAMSAR, etc.) n’est pas à fouler au pied ! Des activités économiques de pêche et de conchyliculture sont impactées, toutes proches comme celles éloignées.

Il se trouve que l’Université de Montpellier enseigne l’écologie tant marine que terrestre depuis plus d’un demi-siècle, adossée à de grands organismes de recherche tant nationaux qu’internationaux (CNRS, IFREMER, INRA, CIRAD, INSERM, etc) : cette excellence vient d’être reconnue en 2019 par une première place au classement dit « de Shangaï ».

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Certifié és Chimie
Docteur en sciences biologique mention écologie
Ancien chargé d’études de haut-niveau au ministère de l’environnement (1980-1996)
Ingénieur de recherches (ER) du CNRS
Chevalier du mérite agricole (2015)

 


[1] Matières en suspension transportées : MEST

[2] matières caractèrisées par leur demande biologique en oxygène : DBO

[3] idem demande chimique en oxygène : DCO

Complément et erratum

Montpellier le 3 septembre 2019

EUP modernisation Maera

complément

 Objet : « Projet de modernisation de la station de traitement des eaux usées MAERA, sur la commune de Lattes, lieu dit la Céreirède, au profit de Montpellier Méditerranée Métropole » (arrêté préfectoral n°2019-I-743 du 17 juin 2019).

  1.         Erratum

 Le présent document apporte quelques corrections au précédent document versé le 2 septembre. La « commission d’hygiène et de sécurité etc. » dont il est question page 5 doit être remplacée par « Conseil supérieur d’hygiène publique de France qui a émis une prescription en 1994 ».

  1.         Complément d’avis sur le dossier

 Nous attirons l’attention des Commissaires Enquêteurs sur l’avis formulé par l’Autorité Environnementale, formation d’autorité du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable, nous citons :

 « Cet avis porte sur la qualité de l’étude d’impact présentée par le maître d’ouvrage et sur la prise en compte de l’environnement par le projet. Il vise à permettre d’améliorer sa conception, ainsi que l’information du public et sa participation à l’élaboration des décisions qui s’y rapportent. L’avis ne lui est ni favorable, ni défavorable et ne porte pas sur son opportunité. La décision de l’autorité compétente qui autorise le pétitionnaire ou le maître d’ouvrage à réaliser le projet prend en considération cet avis. Une synthèse des consultations opérées est rendue publique avec la décision d’octroi ou de refus d’autorisation du projet (article L. 122­1­1 du code de l’environnement). En cas d’octroi, l’autorité décisionnaire communique à l’autorité environnementale le ou les bilans des suivis, lui permettant de vérifier le degré d’efficacité et la pérennité des prescriptions, mesures et caractéristiques (article R. 122­13 du code de l’environnement). »

 C’est un avis mitigé, en tête d’un document de 30 pages daté du 23 janvier 2019. L’autorité s’est déplacée à Montpellier et à Lattes dans la plus grande discrétion médiatique. Le document est clair, facile à lire. Il comporte une synthèse qui recommande des études complémentaires sur :

  • Les scénarios de non-débordement,
  • L’absence de surverse pour les pluies mensuelles, y compris en saison touristique (apport de population),
  • La réalisation d’une première analyse de risques des raccordements de nouvelles installations, etc.

L’avis détaillé met en exergue la surcharge hydraulique de la STEU Maera actuelle, les prévisions d’augmentation de la population, etc.

 Nous avons relevé (page 6) les quantités de polluants reçus, il conviendrait d’appliquer un coefficient de 5% pour calculer ce qui est rejeté après abattement, en mer, via l’émissaire. Par exemple pour 32 t/j de MES, ce seraient 1,60 t/jour qui emprunteraient l’émissaire, 28 t/j de DBO5 ce seraient 1,40 t/jour qui seraient rejeté au large, etc. Ces chiffres sont loin d’être anodins et justifieraient une obligation absolue de rejet d’eaux claires, sans MES, DCO, DBO5, etc., une eau récupérable et recyclables qui se perd actuellement en mer via un émissaire qui a coûté le bagatelle de 65 M€. Nous mettons toujours en parallèle la STEU de Caen-la-Mer (capacité comparable) qui rejette à travers des jardins filtrants, ces jardins qui semblent mal connus et mal appréciés par 3M (Montpellier-Méditerranée-Métropole). Ce sont des tonnes par jour qu’on enverrait au large se diluer dans la mer ?

 Nous avons apprécié la réponse de 3M : un pavé d’environ 258 pages supplémentaires et nécessaires, qui auraient dû éclairer le public dès le début des premières concertations en 2018.

 Le résumé non-technique aurait dû venir en tête des documents du projet. Comment ne pas s’étonner que, devant les pavés indigestes et incompréhensibles pour le commun des mortels, le grand public des citoyens, dans une ville qui affichait son désir de démocratie participative ou de démocratie de proximité, les premières enquêtes et les réunions de concertation aient attiré si peu de participants et aient si peu motivé les médias ? A l’exception de riverains lésés ou d’associations motivées ? Car il faut avoir du temps disponible et des connaissances techniques solides pour digèrer le pavé des documents soumis à l’enquête.

 Le citoyen de base est-il conscient, devant son évier ou sa cuvette des WC, que commence le rivage de la mer Méditerranée, chez lui ? « Ici commence le rivage ». Les tuyaux qui partent de son logement aboutissent dans le golfe d’Aigues-Mortes, au large de Palavas, à 30 m de profondeur, via la STEU.

  

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en sciences biologique mention écologie
Ancien chargé d’études de haut-niveau au ministère de l’environnement (1980-1996)
Ingénieur de recherches (ER) du CNRS
Chevalier du mérite agricole (2015)

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Le webmaster

Raymond  GIMILIO

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Une nouvelle politique des déchets de la Métropole ?


Le quotidien Midi-Libre du 22 septembre (page 3) consacre une longue interview à M. François Vasqquez, nouveau conseiller municipal de Montpellier, vice-Président délégué à la Collecte, à la valorisation des déchets et à la politique de Zéro déchet. L’hebdomadaire La Gazette du 17-23 septembre lui consacre une colonne (page 12) sur les deux pages qu’il consacre aux déchets en général.
François a combattu longtemps à nos côtés, il est des nôtres. La politique des déchets qu’il expose est vertueuse. Nous lui apportons notre soutien, sans réserves. Il a été porte-parole de l’Association des Riverains de Garosud (quartier où est situé Amétyst la « belle » qui nous a coûté si cher et continue à le faire). Ses interventions de bon sens à la Commission de Suivi de site (CSS) de l’usine Amétyst ont été pleines de bon sens. Il a défendu l’Association des Riverains face à une métropole autiste et une administration préfectorale dont le principal souci était de ne pas froisser le précédent maître de la commune et de la métropole, même pour faire appliquer la loi. Les temps ont changé.
Quand nous avons créé le CIDES34, il en a été un des porte-paroles. Il ne l’est plus, comme il n’est plus celui des Riverains. Une nouvelle CSS est en cours d’installation. La nouvelle politique de tri des déchets à la source et de réduction des déchets est en marche, nous l’accompagnons. Avec votre aide, citoyens de Montpellier et de sa métropole
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Le président

Raymond  GIMILIO

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Nous avons franchi un pas important

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Notre ami François Vasquez élu au Conseil Municipal sur la liste du Maire

Lors des élections municipales, notre ami François Vasquez, compagnon de route de notre lutte pour un traitement vertueux des déchets, a été ELU sur la liste de M. Michaël Delafosse, nouveau maire de Montpellier. Nous avons soigneusement évité de lancer un COCORICO de victoire, nous attendions la suite.

Hier, 24 juillet 2020, la quotidien Midi-Libre (P. 7) publiait la liste des « élus clés de la Métropole » de Montpellier, lesquels vont assister le Président Mickaël Delafosse élu le 20 juin dernier. François est Vice-Président « délégué à la Collecte, au Tri, à la Valorisation des déchets et à la Politique zéro déchet.» C’est  une victoire de l’ODAM et des associations amies dont l’Association des Riverains de Garosud (riverains de l’Usine Amétyst) et les associations unies au sein du CIDES34. Enfin, les réunions des Commissions de suivi de site (CSS) des ISDND de Montpellier-Métropole vont changer de tonalité. Les arrogants ex-représentants de la Métropole dans ces CSS vont cesser leurs arrogantes et impertinentes répliques. Il y a changement de paradigme. Collecte, tri à la source, valorisation des déchets vont collaborer  en vue de l’objectif Zéro-Déchets. On ne va plus faire semblant, on va faire !

Mais qui est François Vasquez ? Un modeste kinésithérapeute habitant dans le quartier jouxtant les Grisettes. Sa modestie naturelle n’a d’égale que sa grande compétence dans la science du traitement des déchets : un rudologue, un des nôtres. Il a été porte-parole de l’Association des Riverains de Garosud (riverains de l’usine Amétyst) et porte-parole du Collectif CIDES34. Il était un interlocuteur redouté des membres représentants la Métropole à la CSS d’Amétyst et du sous-préfet qui la présidait. Il est maintenant le chef de ces représentants et traitera d’égal à égal avec le sous-préfet. Il a d’ailleurs suivi les conseils de celui qui lui recommandait de se faire ELIRE. C’est fait !

L’ODAM est statutairement un « bureau d’études citoyen ». Il est prêt à reprendre la brève collaboration avec la Métropole, collaboration rompue après que nous ayons, au nom de la défense de l’Environnement, refusé d’avaliser la politique des prédécesseurs qui nous lèguent une situation catastrophique et en contradiction avec les lois de Transition Écologique et Énergétique. Les mauvais conseillers de ces prédécesseurs ont été naguère mis en garde. Les industriels n’imposeront plus leurs solutions et nous espérons que les sages des Cours des Comptes (régionale comme nationale) n’auront plus d’objet à reprocher.

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en Sciences Biologiques
Ancien chargé d’études de Haut-Niveau au Ministère de l’Environnement
Ingénieur de Recherches (ER) du CNRS

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Le président

Raymond  GIMILIO

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La Convention Citoyenne pour le Climat

Nous prions nos aimables visiteurs et lecteurs de bien vouloir nous excuser si les liens ne fonctionent pas s’agissant de documents anciens.

Merci de votre compréhension

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Info

La Convention Citoyenne pour le Climat (CCC)

La Convention Citoyenne pour le Climat (CCC), anciennement Convention citoyenne pour la transition écologique, a été constituée en octobre 2019 avec 150 citoyens tirés au sort.  Ils ont éé constitués en assemblée de citoyens, appelés à formuler des propositions pour lutter contre le réchauffement climatique. Vous trouverez sur le site Wikipedia l’historique de cette Convention arrachée de haute lutte à un pouvoir dirigé par un Président de la République qui semble ignorer beaucoup de choses en matière de défense de l’Environnement et en Écologie, en particulier.

Historique selon l’ODAM

L’ODAM (Observatoire des Déchets, de l’Environnement et de la Santé fondé en décembre 2004) n’a jamais approuvé les méthodes de mal-traitement des déchets et des eaux usées pratiquées par les collectivités territoriales de l’Hérault et, en particulier, celles de l’Agglo-Métropole de Montpellier. Nous sommes en 2020, il y a eu le Grenelle Citoyen des Urgences Environnementales du Languedoc-Roussillon, un contre-Grenelle officiel qui s’est tenu à Montpellier (3 jours, ouverture le 21 septembre 2007) dans le Grand Amphithéatre Malassis d’AGROPOLIS, au grand dam de feu Georges Frèche qui prétendait nous en empêcher. Merci à nos amis de Tela Botanica d’avoir conservé la mémoire de cet évênement. Voyez le site.

Vous pouvez télécharger ici

Ces documents font foi car ils attestent de ce que nous avions fait grâce à nos amis d’Ecoforum (Marseille) et de l’aide inestimable que nous avait apportée feu le regretté docteur Jean-François Armogathe et Victor-Hugo Spinoza. Nous n’avions pas attendu, il y a 13 ans de celà pour soulever les problèmes d’environnement qu’a semblé redécouvrir la CCC de 2019. Simplement, nos Préfets successifs semblent avoir oublié qu’après le GCUELR, il y a eu le Grenelle Régional du Languedoc-Roussillon à Perpignan où nous avons été officiellement invités et où nous avions entendu une salles entière huer le Président de la Région, feu Georges Frèche, qui voulait en faire une tribune de défense de sa politique environnementale calamiteuse.

Le Grenelle de l’Environnement

Nous avions été « mandatés », envoyés officiellement défendre nos convictions. Tout celà a été oublié ! Nous avions rédigé un corrigé du rapport final du Grenelle de Perpignan. Cliquez pour le lire.

Mon message sur le contrôle des ICPE a été inscrit sur le site du Gouvernement. Lisez le message adressé au forum du Grenelle de l’Environnement. Un commentaire a été laissé ! Rien ne semble avoir bougé depuis !

Ici, les lois issues du Grenelle de l’Environnement ont de la peine a être appliquées ?

Raymond Gimilio
Président de l’ODAM
Ingénieur de recherches (ER) du CNRS
Docteur de Sciences Biologiques mention Écologie
Ancien chargé d’études HN au Ministère de l’Environnement




Visite autour du Thôt

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Info

Bonjour,

De 1965 à 2006, des millions de tonnes de déchets ont été mis en décharge en plein marais sur un site classé Natura 2000 ( appelé, le Thôt ), sans aucune précaution particulière.

Lorsque cette décharge était en activité, elle n’a jamais répondu aux réglementations en vigueur et même la loi n’a pas été respectée non plus dès 2001.

Des déchets, parmi les plus dangereux y ont été enfouis, lesquels, à ma connaissance, sans aucune évaluation des impacts sur l’environnement.

Comment ne pas s’interroger sur les mesures qui ont été prises depuis son arrêt en 2006 qui permettent bien d’éviter la diffusion de produits nocifs du sous-sol vers la nappe, les cours d’eau de proximité (le Rieucoulon, le ruisseau de Gramenet, la Mosson, le Lez) et l’Etang de l’Arnel ?

Aujourd’hui nous constatons que sa réhabilitation est incertaine et ne répond pas du tout à ce qui avait été annoncé par l’Agglomération depuis 2006 ( source : dossier de presse de l’Agglomération du 30 Juin 2006 et document du rapport de la cour des comptes du 26 Juillet 2011).

Après une visite du site début Mars 2020, celui-ci apparait particulièrement dégradé, dangereux, irrespectueux pour l’environnement et peut-être condamnable.

Avant d’adresser un courrier au Préfet sur l’état des lieux actuel avec le constat d’une réhabilitation incomplète,  d’un environnement pollué (air, sous-sol, eau),  l’absence d’information aux habitants et le souhait d’une future implication citoyenne de son suivi, le CIDES-34 organise deux visites du site.

Pour les personnes qui le souhaitent, deux visites sont prévues afin de constater l’état des lieux du site du Thôt :

Le Samedi 6 Juin 2020 à partir de 16H00

Le Lundi 8 Juin 2020 de 18H30 à 19H30

Rendez-vous à l’entrée de l’ancienne décharge, côté Maurin (au bout du chemin des jardins de Maguelone à proximité du ruisseau de Gramenet) « voir plan ».

Pour l’organisation, merci de me faire connaitre le nombre de personnes intéressées par une visite et quel jour.

Cordialement

Jacky Chanton

Carte ci-dessous


Le Thôt accès Gramenet

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Le Secrétaire

Jacky Chanton

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Ancienne décharge « Le Thôt » à Lattes : 40 années de mauvaise gestion

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L’ancienne dêcharge à ciel ouvert Georges Frêche du Thôt à Lattes témoigne de plus de 4O ans d’une gestion catastrophique et irresponsable : c’est le titre d’une contribution de Jacky Chanton.
Cliquez sur ce lien pour télécharger ce document et pour le consulter.

Voici  l’introduction :


Rappel succinct de son historique :
C’est une ancienne décharge de déchets ménagers qui est située sur la commune de Lattes, lieu dit le
«le Thôt ». L’autorisation préfectorale à exploiter cette décharge de 52 hectares a été validée en
Juillet 1967, mais on y constatera des dépôts dès 1965.
Eile se trouve en zone inondable, au cæur d’un site protégé.
Sa hauteur ne devait pas dépasser 2,50 mètres, mais lors de son arrêt définitif {fin juin 2006}, elle
mesurait 32 mètres.
Son utilisation n’a jamais été en conformité avec la règlementation en vigueur et même la loi ne sera
pas respectée non plus à partir de 2001(décharge non conforme) et à compter du l »er juillet 2002, les
installations d’élimination des déchets par stockage ne devaient être autorisées à accueillir que des
déchets ultimes.


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Le président

Raymond  GIMILIO

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Réutilisation des eaux usées


Article republié du site The Conversation

Lien vers le site d’origine : cliquez ici


Réutilisation des eaux usées : quels sont les pays les plus en pointe ?

Julie Mendret, Université de Montpellier
Face à une pénurie d’eau mondiale, la réutilisation des eaux usées, aussi appelée « reuse » (issue de l’expression wastewater reuse en anglais) est une voie d’avenir. Une fois traitées, les eaux usées peuvent en effet être destinées à différents usages : l’irrigation des espaces verts ou des cultures, la lutte contre les incendies, le lavage des voiries ou encore la recharge des nappes phréatiques.
Certains pays ou États – comme l’Australie, la Californie, Chypre, l’Espagne, la Floride, Israël, la Jordanie, Malte ou Singapour – ont pour objectif de satisfaire de 10 à 60 % de leurs besoins en eau par la réutilisation des eaux usées épurées.
L’omniprésence des eaux usées permet d’envisager leur traitement sur l’ensemble des territoires à l’inverse du dessalement, autre solution pour pallier le manque en eau, cantonné aux zones côtières et qui se révèle très énergivore.

La France à la traîne

En France, la « reuse » reste peu développée. En cause : un manque de sensibilisation du public et une réglementation très stricte. Au sein de l’Union européenne, la directive du 21 mai 1991 précise que « les eaux usées seront réutilisées lorsque cela se révèle approprié ». Les pays européens ont donc chacun leur réglementation sur la réutilisation des eaux usées.
La France a ainsi défini des qualités requises pour la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation de cultures ou d’espaces verts. Les professionnels du secteur militent pour un assouplissement de la loi qui encadre trop strictement la réutilisation d’eaux usées, avant tout pour des raisons sanitaires. La Commission européenne s’est récemment emparée de ce dossier et a émis en 2018 une proposition de réglementation dédiée à l’irrigation agricole avec pour objectif de faciliter la réutilisation de l’eau usée épurée.
Selon le contexte réglementaire local, la réutilisation des eaux usées connaît donc un développement inégal à l’échelle mondiale.
Certains pays développés soumis à une sécheresse intense se sont tournés depuis quelques dizaines d’années vers la réutilisation des eaux usées : le sud des États-Unis (Californie, Floride, Texas, Arizona, par exemple), l’Australie, Singapour, Israël et les pays du golfe persique. L’État de Californie, pionnier en matière de réutilisation des eaux usées, a instauré au début du vingtième siècle la première réglementation en ce sens. Depuis, cette réglementation a évolué avec des traitements toujours plus poussés pour garantir une eau de très bonne qualité dont de nombreux pays se sont inspirés.
En Europe, les besoins en eaux différents entre Nord et Sud : les pratiques de réutilisation des eaux usées sont ainsi plus répandues dans les pays du Sud. Dans certains cas cependant, comme en Grèce et en Italie, une réglementation trop stricte freine cet usage, car elle entraîne des coûts trop élevés pour le suivi de la qualité de l’eau (74 paramètres à suivre selon la réglementation grecque). En Espagne, pays européen le plus actif dans ce domaine, plus de 150 projets de reuse ont été implantés ces dernières années.

Une évaluation délicate

Si plus de soixante pays pratiquent la réutilisation des eaux usées à l’échelle mondiale, il est cependant difficile d’identifier lesquels réutilisent les plus gros volumes, en raison d’un manque de données normalisées.
En se basant sur les données disponibles, et si l’on considère les volumes annuels, la Chine, le Mexique et les États-Unis sont les pays qui réutilisent les plus grandes quantités, mais les deux premiers cités produisent des eaux de faible qualité liée à un niveau de traitement insuffisant.
En considérant la quantité d’eau réutilisée par habitant, le Qatar, Israël et le Koweït sont les mieux placés. Le Koweït, Israël et Singapour se placent aux premiers rangs si le critère considéré concerne le pourcentage d’eau réutilisée par rapport à la quantité d’eau totale utilisée. Enfin, si l’on considère les avancées technologiques, la Californie, Singapour et le Japon sont probablement les pays les plus novateurs.

La référence Singapour

Le cas de Singapour est mondialement connu et fait référence dans ce domaine. Du fait d’une densité de population très élevée, cette île de 699 km2 a dû faire face à une pénurie en eau accrue et s’est tournée vers la réutilisation des eaux usées après un traitement de pointe associant microfiltration, osmose inverse et rayonnement UV.
Cette eau, dénommée « Newater », est utilisée pour des applications industrielles et dans les tours de refroidissement mais une fraction est aussi mélangée avec de l’eau d’origine naturelle et alimente le réseau d’eau potable. De tels exemples de réutilisation directe pour la potabilisation sont rares, principalement en raison de barrières psychologiques.
La station de traitement des eaux usées de Windhoeck, en Namibie, est ainsi le seul exemple de réutilisation directe pour la potabilisation à grande échelle (21 000 m3/jour).

Des obstacles de taille

On le voit, si la réutilisation des eaux usées est une solution d’avenir, elle souffre d’un problème d’acceptabilité sociale : un récent sondage au Koweït a montré que les deux principales craintes relatives à la « reuse » pour un usage domestique étaient les risques liés à la santé (69 %) et une répugnance vis-à-vis de cet usage (44 %).
En outre, son application pour des usages plus ou moins restrictifs, tels l’irrigation, la recharge de nappe ou la consommation directe, pourrait se trouver limitée du fait de la qualité des eaux en question. En effet, les inconvénients majeurs de ces eaux sont leur salinité élevée, qui peut nuire à la productivité en agriculture et à la qualité des sols ; il y a aussi la présence de polluants émergents, dits « micropolluants », identifiés comme perturbateurs endocriniens.
Cependant, en France et à l’international, les laboratoires de recherche en traitement des eaux travaillent activement au développement de nouveaux procédés innovants, notamment basés sur le couplage de traitements physiques et chimiques qui permettront d’obtenir une qualité d’eau adaptée aux usages visés.
Julie Mendret, Maître de conférences, HDR, Université de Montpellier
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
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