Le retour en force du plastique

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Le retour en force du plastique, dommage collatéral de la pandémie

Gants, masques, blouses… le plastique à usage unique, grand gagnant de la pandémie. Shutterstock

Ethel Eljarrat, Instituto de Diagnóstico Ambiental y Estudios del Agua (IDAEA – CSIC)

La principale préoccupation mondiale aujourd’hui est évidemment de vaincre le Covid-19, afin d’éviter de nouveaux morts et de nouvelles contagions. Une fois l’objectif atteint, la crise économique résultant de la pandémie sera le sujet le plus pressant.

Dans la situation actuelle, la question environnementale est relayée au second plan. Pourtant, nous qui nous dédions au sujet de la pollution ne pouvons pas baisser la garde.

L’arrêt brutal des activités économiques provoqué par le confinement mondial a provoqué quelques évolutions positives sur le plan environnemental : l’assainissement de la couche d’ozone etPandémieSanté l’amélioration de la qualité de l’air et des eaux.

Toutefois, nous avons également observé une croissance dans la production et la consommation de matériel plastique à usage unique. Cette hausse se traduit à la fois dans l’usage hospitalier que domestique et va probablement continuer à s’accentuer à mesure que nous avancerons dans le déconfinement des citoyens.

N’oublions pas que la pollution plastique constitue l’une des principales menaces environnementales de la planète, selon le dernier rapport du Programe des Nations unies pour l’environnement (PNUE) publié en 2019.

Le plastique à l’hôpital

Le plastique apparaît indispensable dans les équipements de protection individuelle dédiés au personnel soignant. Les masques qu’ils utilisent, les dénommés FFP, contiennent un matériau filtrant constitué d’un enchevêtrement de fibres plastiques qui retient les virus.

Outre les masques et les gants, les blouses imperméables, les lunettes, visières et écrans protecteurs pour le visage sont également faits de plastique. Mais ce dernier est également présent dans de nombres objets du matériel médical, comme les respirateurs et les ventilateurs, les seringues de polycarbone, les tubes médicaux en PVC, les poches de sang…

Du fait de la pandémie, le volume de déchets hospitaliers a augmenté de façon exponentielle. Dans les Asturies, en Espagne, ils ont par exemple été multipliés par quatre et sont évalués à 185 tonnes sur le seul mois d’avril.

À ces déchets hospitaliers s’ajoutent ceux générés dans les Ehpad et résidences pour personnes âgées. À Valence, toujours en Espagne, 134 tonnes de déchets issues de 20 de ces établissements ont été récupérées en moins d’un mois.

Tous ces résidus ne sont pas recyclables, ils sont donc voués à la décharge ou à l’incinération. Désormais, le problème réside dans les installations de traitement thermique des déchets hospitaliers qui commencent à saturer.

Dans les Asturies, ces traitements thermiques ont bondi de 307 %. Dans d’autres communes comme Madrid, il a été décidé de détourner une partie de ces déchets vers des installations de traitement des déchets solides urbains. Dans l’incinérateur de Valdemingómez, plus de 90 tonnes de déchets sanitaires ont été traitées depuis le début du mois d’avril.

Nous devons nous interroger sur le risque environnemental de ces procédés. Si les conditions optimales pour l’incinération de déchets à forte teneur en plastique ne sont pas réunies, des émissions de composés cancérigènes tels que les dioxines et les furannes pourraient être générées.

Plastique domestique

La vente de masques grand public commence à se généraliser, et nous serons probablement obligés d’en porter dans les transports en commun au cours des prochaines semaines et des prochains mois. Dans le monde entier, des millions de personnes portent des masques en plastique à usage unique. L’Italia a estimé qu’elle aurait besoin de 90 millions de masques par mois.

Malheureusement, nous commençons déjà à en voir flottant sur les plages dans l’archipel de Soko, situé entre Hongkong et Lantau, ce qui révèle une mauvaise gestion de ces déchets.

Lors d’une récente inspection des îles de Soko, l’équipe de Oceans-Asia a trouvé des masques chirurgicaux sur les plages.

Lorsque nous sortons dans la rue, nous utilisons d’autres objets en plastique à usage unique, comme les gants, les gels hydroalcooliques ou les lingettes désinfectantes. Après avoir été utilisés, ces équipements vont à la poubelle sans pouvoir être recyclés.

La pandémie du Covid-19 a également intensifié la consommation d’autres plastiques jetables, comme les poches, les bouteilles d’eau, les emballages pour la livraison à domicile de nourriture ou de commerce en ligne. Un rapport d’Ecoembes signale que depuis le début de l’état d’urgence en Espagne, la collecte de déchets a augmenté de 15 % dans les poubelles jaunes. Cette augmentation s’explique par la hausse de la consommation au sein des foyers du fait du confinement.

La pandémie modifie beaucoup de nos habitudes quotidiennes. Nous préférons désormais acheter dans les grandes surfaces, où tout se vend plus emballé, afin de tout acheter dans le même supermarché.

Nous optons aussi davantage pour des sacs jetables plutôt que réutilisables, par crainte qu’ils aient été contaminés. Toute la matière plastique est jetée, surtout quand on sait que le coronavirus peut rester dans le plastique pendant deux à trois jours.

Nouveaux usages du plastique dans les prochains mois

Maintenant que nous entrons dans une phase de déconfinement progressif, les différents espaces publics se préparent pour limiter le contact entre les personnes et maintenir les distances de sécurité.

Le recours à des écrans protecteurs se développe pour fournir une barrière physique entre client et travailleurs. Ces vitres ont déjà été installées dans les pharmacies et les supermarchés, et leur usage pourrait s’étendre aux avions et aux bars et restaurants (dans des pays qui les rouvrent déjà).

L’entreprise italienne Nuova Neon Group a même conçu des cabines pour maintenir les distances de sécurité sur les plages. Elles ressemblent à celles utilisées dans les hôpitaux de campagne créés dans certains pays pour pallier la saturation du système sanitaire.

Ces écrans et ces cabines sont fabriqués avec du méthacrylate, connu aussi sous le nom de plexiglas. Ce matériau plastique transparent, incassable, flexible et résistant est issu du propylène, un des produits provenant du pétrole raffiné.

Comme toute matière plastique, l’emploi du méthacrylate implique différents additifs chimiques tels que les retardateurs de flamme ou les filtres solaires.

En ce qui concerne les retardateurs de flamme, ces composés sont ajoutés pour diminuer l’inflammabilité du matériau. Ce sont des contaminants très persistants dans l’environnement qui s’accumulent dans les organismes vivants et peuvent avoir sur eux, y compris sur les personnes, des effets nocifs tels que des dommages neurologiques, des perturbations endocriniennes ou des cancers.

Les filtres solaires contiennent de leur côté des substances, parmi lesquelles les benzotriazoles, qui s’appliquent comme des protections contre la radiation UV. Ils sont également très mauvais pour la santé et agissent comme des perturbateurs endocriniens.

Ces vitres et ces cabines ont une durée de vie d’une dizaine d’années. Mais en réalité, ce matériel sera délaissé une fois la crise sanitaire passée, générant une grande quantité de déchets plastiques. Nous devrons être capables de les gérer correctement, en évitant qu\’ils engendrent des dégâts environnementaux sur les écosystèmes terrestres et aquatiques.

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Vitres de protection. Colleen Michaels/Shutterstock

Un pas en arrière dans la réduction du plastique ?

Jusqu’à l’arrivée de la pandémie, l’année 2021 apparaissait cruciale dans la lutte contre l’utilisation abusive du plastique. Surtout ceux à usage unique, qui devraient être interdits dans l’Union européenne.

Ainsi, le 6 mars dernier, la France signait le Pacte plastique européen, une initiative dont l’objectif est de réduire ses usages superflus.

Il est ironique de constater qu’avant la crise, la société avait pleinement pris conscience des problèmes environnementaux induits par le plastique. La nécessité de contenir la propagation du virus a toutefois provoqué sa réémergence comme matériau indispensable.

Regardons par ailleurs l’aspect économique. Les prix du pétrole, extrêmement bas permettent de fabriquer beaucoup de plastiques à un prix dérisoire. Certains parlementaires européens ainsi que certains lobbies industriels, entre autres les transformateurs de plastique, sollicitent un relâchement des standards environnementaux afin de les aider à se relever économiquement. Il demandent ainsi que soit retardée d’au moins un an la mise en place de la Directive plastiques et que soient levées des interdictions sur certains articles à usage unique.

Pour des raisons d’hygiène et de santé, il est évidemment impossible d’interdire le recours aux plastiques à usage unique pendant l’état d’urgence sanitaire. Mais il est essentiel d’éviter qu’une fois la crise résolue émerge un problème environnemental majeur.

Il devient urgent de développer des matériaux alternatifs aux plastiques, plus biodégradables et plus recyclables, et d’avancer dans la conception d’additifs chimiques moins polluants. Si nous disposions aujourd’hui de telles solutions, l’explosion actuelle de l’usage du plastique n’affecterait pas aussi négativement l’environnement.\"The

Ethel Eljarrat, Investigadora Científica del Departamento de Química Ambiental, Instituto de Diagnóstico Ambiental y Estudios del Agua (IDAEA – CSIC)

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Rudologie ou la science des déchets

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Pourquoi certaines villes européennes gèrent-elles mieux les ordures que d’autres ?

Ian Williams, University of Southampton
Après huit mois de crise des poubelles, Beyrouth et sa banlieue recommencent peu à peu à respirer, à mesure que les camions dégagent vers des décharges temporaires les montagnes d’immondices accumulées dans les rues. Ces perturbations ont débuté en juillet 2015 lorsque la décharge principale de la capitale libanaise fut fermée à la suite de plaintes de riverains. Aucune alternative n’ayant été proposée à l’époque, les ordures ont commencé à s’entasser en périphérie, jusqu’à atteindre la ville elle-même.
Face à de telles situations, les Européens ont tendance à se féliciter de l’efficacité de leurs systèmes de collecte et de gestion des déchets. Mais la récente crise provoquée par une grève des éboueurs dans la ville de Malaga en Espagne – aboutissant à des amas gigantesques d’ordures – a cependant montré que les membres de l’Union européenne connaissaient des fortunes bien différentes.
Ces problèmes ne datent pas d’hier et la Campanie, une région du sud de l’Italie, a vécu depuis le milieu des années 1990 de nombreux épisodes compliqués dans la gestion des déchets ; les zones situées entre Naples et Caserte ont même reçu le surnom de « terres des feux », en référence à ces brasiers destinés à faire disparaître des déchets illégaux et dangereux en grande quantité.
La situation a atteint une telle gravité, qu’en 2007, l’ambassade des États-Unis à Rome a mis en garde les visiteurs américains de possibles risques sanitaires à Naples et dans ses environs. Le secteur touristique napolitain souffre toujours aujourd’hui de sa mauvaise réputation concernant la saleté de ses rues.

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À Naples, les poubelles font partie du décor. waxorian/Flickr, CC BY-NC-ND

Comment expliquer que des États européens gèrent efficacement leurs déchets quand d’autres frôlent régulièrement la catastrophe ? Après tout, l’Union européenne (UE) a bien émis des directives concernant les ordures ménagères. On pourrait donc s’attendre à une relative homogénéité. Pourquoi n’est-ce pas le cas ?

De grandes disparités au sein de l’UE

Il faut d’abord souligner que la quantité de déchets ménagers varie considérablement d’un pays européen à l’autre : il est, par exemple, de 747 kg par personne au Danemark contre 272 kg par personne en Roumanie pour l’année 2013. Ces différences reflètent des situations contrastées sur le plan économique, au niveau des pratiques de consommation, mais également dans la manière dont les ordures sont collectées et gérées.
Si la mise à la décharge a constitué pendant longtemps la méthode principale de traitement des ordures ménagères au sein de l’UE, il y eut, en 1975, un tournant quand la législation européenne introduisit une « hierarchie » dans la gestion des déchets.

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La hiérarchie du traitement des déchets. DR

Celle-ci rangeait, par ordre de préférence, différentes mesures relatives à la réduction et au traitement des déchets. La prévention faisait son apparition : il pouvait s’agir d’utiliser des structures respectueuses de l’environnement, de mettre en place des programmes préventifs ou des mesures dissuasives comme les taxes sur la mise en décharge. Dans cette optique, la priorité est toujours donnée à la réutilisation, puis au recyclage (pour produire de la chaleur ou de l’électricité, par exemple) et, enfin, à l’élimination.
L’adoption de cette hiérarchie n’avait rien d’obligatoire, mais il y avait une attente pour que ces recommandations trouvent leur place dans la gestion locale des déchets. On espérait que cette hiérarchie protégerait l’environnement, conserverait certains matériaux et réduirait le nombre de déchets produits.

Sortir du tout décharge

Pendant une vingtaine d’années, très peu de pays prirent en compte cette hiérarchisation et la mise en décharge se poursuivit à vive allure à travers toute l’Europe jusque dans les années 1990. À partir de 1999 cependant cette question devint une priorité politique et conduisit à l’adoption de la directive européenne sur les déchets.
Des objectifs précis furent fixés, non pas pour réduire la part de déchets envoyés à la décharge, mais pour faire baisser celle des déchets d’origine végétale et alimentaire. D’autres directives ont depuis souligné la nécessité pour les États membres d’adopter la hiérarchie de traitement des déchets. La plus importante d’entre elles fut la directive européenne cadre sur les déchets, introduite en 2008, et qui a fixé pour objectif que 50 % de tous les déchets ménagers devront être recyclés d’ici à 2020.
Mais ces objectifs n’offrent aucune garantie de gestion efficace des déchets en Europe. Tout d’abord parce que de nombreux pays ne respectent pas les directives européennes et n’en subissent aucune conséquence ; ainsi, la Bulgarie, la République tchèque, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie n’ont pas atteint les objectifs fixés pour 2010 et 2013 relatifs à la gestion des déchets biodégradables.
De plus, chaque pays a adopté une approche différente, si bien qu’on assiste aujourd’hui en Europe à une infinité de combinaisons entre le recyclage, le compost, l’incinération et la mise à la décharge. Ce sont les pays d’Europe du Nord et d’Europe centrale qui ont accompli les plus grands progrès en matière de gestion des déchets, en s’éloignant du tout décharge : la Belgique, le Danemark, l’Allemagne, l’Autriche, la Suède et les Pays-Bas envoient ainsi moins de 3 % de leurs déchets ménagers à la décharge. Les pays de l’Est et du Sud de l’Europe n’ont pour leur part fait que très peu de progrès, voire aucun.

Faire des déchets une ressource

Les raisons pour rendre compte des disparités sont complexes, mais on peut cependant avancer la disponibilité des financements, la volonté politique et sociale, les compétences techniques, la planification appropriée des cadres juridiques et un large éventail de facteurs sociaux, démographiques, culturels et administratifs. L’idée que les décisions doivent être prises aussi près que possible des citoyens signifie également que les États membres sont tenus de trouver des stratégies de gestion des déchets en fonction de leur population, plutôt que d’adopter une approche uniforme.
Entre temps, les pays d’Europe de l’Est qui ont récemment rejoint l’Union – comme la Lituanie, la Slovaquie et la Lettonie – n’ont pas été contraints d’adopter la hiérarchie du traitement des déchets comme principe directeur. Cette dernière n’est en effet pas simple à mettre en œuvre : les nouvelles lois doivent être traduites dans les systèmes de collecte et le tri sélectif pour différents types de déchets établi.

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Le système de collecte des déchets à Barcelone. Wikimedia Commons, CC BY-SA

Il existe toutefois des exemples à suivre. Les pays dotés d’une bonne gouvernance politique, d’une capacité d’accord entre les différents partis sur les questions environnementales – tels que l’Allemagne, le Danemark, la Norvège et la Suisse – ont tendance à bien gérer leurs déchets. Les pays qui considèrent les déchets comme des ressources ont en outre trouvé de nouvelles manières de les utiliser.
La Belgique recycle, par exemple, les métaux précieux tels que l’or et le platine contenus dans les produits électroniques ; l’Allemagne récolte le biogaz via la décomposition des matières organiques ; le Pays de Galles a mis l’accent sur l’incitation au tri efficace des déchets pour un recyclage performant permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre. On peut aussi évoquer l’utilisation de la technologie automatisée, tels ces systèmes de collecte de déchets par aspiration qui ont contribué au maintien de la propreté dans les rues de Barcelone, Londres ou Copenhague.
La protection de l’environnement est devenue une préoccupation globale et, dans ce cadre, les bénéfices politiques, commerciaux et sanitaires d’une bonne gestion des déchets sont évidents. Avec le temps, ces bénéfices devraient inciter tous les pays à gérer efficacement leurs déchets, sachant que dans les décennies à venir celle-ci concernera davantage les modes de vie et que la gestion des déchets proprement dite."The
Ian Williams, Professor of Engineering and the Environment, University of Southampton
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
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Le webmaster

Raymond  GIMILIO

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Poubelles : les frontières

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Météorite de déchets, reconstituée en 2013 dans la ville de Genêve (installation par Fresh agency). Mickaël Fonjallaz/Flickr, CC BY

François Lévêque, Mines ParisTech

La Chine n’accepte plus de recevoir nos déchets. Depuis un an les bateaux remplis de papiers-cartons et de plastiques à recycler n’abordent plus Hong Kong et les ports du Guandong. La Chine va perdre son rang de débouché mondial numéro 1 pour les poubelles et la ferraille, une sérieuse perturbation dans le marché international des ordures.

Les déchets, un marché mondial

Ne croyez pas en effet que les déchets ne voyagent pas en raison de leur poids et de la loi. Les bouteilles plastiques vides écrabouillées que vous déposez consciencieusement dans la poubelle jaune ont quelques chances de se retrouver en Asie après un long trajet en bateau. Elles y seront recyclées. Enfin… normalement, car si le plastique est un tant soit peu contaminé par d’autres matières, il ira se décomposer – compter 400 ans – dans une décharge locale de là-bas. Idem si les capacités de recyclage sont saturées ou si le prix du granulé de plastique est déprimé.

Les téléviseurs, ordinateurs et téléphones hors d’usage parcourent aussi de longues distances en conteneur avant être désossés, certaines pièces revendues, les métaux de valeur récupérés, et le reste mis en décharge. Ils se retrouveront encore une fois en Chine ou en Inde mais aussi au Nigeria ou au Ghana. Si vous résidez dans l’Union européenne, il est toutefois très peu probable que vos déchets électriques et électroniques se retrouvent dans ces contrées lointaines. Ils y seraient alors parvenus illégalement. Leur route pour l’Afrique dans le coffre et sur les sièges de véhicules d’occasion exportés est l’une de ces voies détournées.

Les expéditions d’appareils électroniques usagés vers les pays en développement sont interdites en Europe au même titre que d’autres déchets dangereux. L’Union a en effet édicté ses propres règles en la matière et a signé la Convention de Bâle, un traité international qui condamne le commerce de déchets toxiques pour la santé et l’environnement avec les pays du Sud.

Un marché (plus ou moins) encadré

Les États-Unis, qui n’ont pas ratifié ce traité, sont plus libres de leurs mouvements. La preuve par l’image : pour suivre leur périple, des scientifiques du MIT ont posé des mouchards sur des ordinateurs et des téléviseurs mis au rebut aux États-Unis.

Un résultat parmi d’autres de la carte animée ci-dessous : un appareil à tube cathodique prend son départ à Chicago, il flâne deux mois avant d’arriver à New York, traverse l’Atlantique, poursuit sa croisière en Méditerranée, descend par le canal de Suez, navigue dans les eaux de la mer Rouge et du golfe d’Aden, fait escale dans un port d’Arabie saoudite avant d’être débarqué à Karachi et de terminer son voyage en camion jusqu’à Faisalabad, près du Cachemire. 186 jours, 18 015 km pas mal, non ?

Pour voir les voyages des déchets à partir de ce site, il fait attendre le chargement puis cliquer sur « Explore ». http://senseable.mit.edu/monitour-app/

Je vous accorde que poser des puces sur les ordures est une expérience moins sentimentale que de fixer une balise Argos sur les oiseaux migrateurs ou les tortues luth. Mais c’est autant instructif : un tiers des déchets ainsi tracés ont été attirés par le lointain, deux tiers ont préféré rester aux États-Unis.

À propos, pourquoi interdire ou autoriser le commerce Nord-Sud de déchets ?

Déchets non-dangereux et déchets toxiques

S’il s’agit de déchets non dangereux pour recyclage, le commerce Nord-Sud est avantageux pour tous. Prenons l’exemple du granulé de plastique issu de vieilles bouteilles d’eau. Utilisé comme matière première pour de nouveaux emballages, il diminue la production de plastique vierge. C’est la double vertu du recyclage : moins de volume en décharge ou en incinérateur et moins de pétrole ou de minerais et leurs lots d’effets négatifs sur l’environnement. C’est en principe mieux pour la Chine de faire appel également à des gisements secondaires pour étancher sa soif de matières premières et c’est en principe mieux aussi pour les pays exportateurs d’augmenter la récupération.

Le taux de recyclage des déchets plastiques de la planète n’atteint que 9 %. Il serait encore moindre sans les débouchés asiatiques. D’un point de vue économique rien à signaler de particulier a priori : une demande croissante dans cette partie du monde pour les déchets recyclables en fait croître le prix de vente, ce qui augmente les flux à l’export et intensifie la concurrence internationale entre recycleurs.

Du point de vue de l’environnement même chose. Le transport des déchets sur longue distance est certes responsable d’émissions polluantes mais les bateaux repartiraient de toute façon en Chine et vides ou pleins de bouteilles plastiques ou de papiers-cartons cela ne fait pas beaucoup de différence sur le fioul lourd consommé et les émissions de carbone et particules fines associées. Le transport de déchets représente la moitié du trafic transpacifique de conteneurs entre l’Amérique du Nord et l’Asie. Le trait est cependant volontairement forcé. Nous verrons plus bas, en particulier pour la Chine, que ce n’est pas si rose.

Pour les déchets dangereux, il y a une très mauvaise raison à laisser sans entrave les exportations vers le Sud. Elle a été formulée par Larry Summers, un ancien économiste en chef de la Banque mondiale. Figurez-vous qu’il la croyait bonne ! (Lawrence Summers, memo interne, Banque mondiale, cité dans The Economist, 8 février 1992) :

« Je pense que la logique économique derrière la mise en décharge de déchets toxiques dans les pays à bas salaires est impeccable et qu’on doit l’accepter… J’ai toujours pensé que les pays sous-peuplés d’Afrique sont considérablement sous-pollués. »Chantier de destruction et. Adam Cohn/Flickr, CC BY-NC-ND

Coût marginal et réglementations environnementales

Pourquoi un tel propos est-il consternant et atterre-t-il aujourd’hui plus d’un économiste ? Il est choquant, bien sûr, mais surtout, il est tout simplement faux. L’efficacité économique veut en effet que la dépollution se réalise au moindre coût, là où le coût marginal est le plus bas. Mais il s’agit du coût social, c’est-à-dire par exemple ici du coût privé de l’opérateur qui assure la mise en décharge (par simplicité, je suppose que le coût de transport des déchets est nul) auquel il faut ajouter le coût des effets externes, soit le coût des dommages sanitaires et environnementaux. Comme ce dernier coût n’est pas pris en compte spontanément par le marché, la théorie économique prévoit dans ses modèles d’équilibre qu’une autorité publique l’internalise, par exemple via l’imposition d’une taxe de mise en décharge. Le flux efficace de déchets se dirige vers les zones de faible coût marginal social.

Mais patatras ! Figurez-vous que certains pays n’ont pas de réglementations environnementales ou en ont mais ne les appliquent pas. L’efficacité économique de l’échange n’est plus alors au rendez-vous. À coût privé de gestion des déchets identique entre deux pays, celui où les atteintes à la population et à l’environnement ne sont pas comptabilisées emporte indûment le marché. Interdire l’exportation de déchets dangereux vers certains pays est donc justifié d’un strict point de vue économique.

Notez au passage que la théorie économique n’impose pas que les réglementations environnementales soient les mêmes partout. Si les habitants autour de la décharge sont moins nombreux, ou si la population locale est moins sensible à la qualité de son environnement, ou encore si ce dernier est moins menacé, les coûts externes sont plus faibles et la réglementation doit être moins exigeante ; inversement, si la population est plus nombreuse ou soucieuse de l’environnement ou ce dernier plus fragile elle doit être plus exigeante. Ce qui choque l’économiste n’est pas de voir des enfants s’empoisonner à petit feu sur un tas de déchets toxiques (même si leur cœur aussi se serre) mais que des autorités publiques nationales ou locales n’en tiennent aucun compte.

Un accord international inefficace

Malheureusement, la Convention de Bâle n’a quasiment pas d’effets. Une analyse économétrique approfondie a montré qu’elle n’est à l’origine que d’une très faible réduction des flux de déchets dangereux du Nord vers le Sud. Ce n’est pas une surprise car, comme pour tout accord volontaire, les contraintes pour ceux qui s’engagent reviennent à faire à peine mieux que ce qu’ils font déjà ou prévoyaient de faire tout seuls. Les autres pays ne signent pas.

En tout état de cause, le commerce des déchets dangereux correspond majoritairement à un échange entre pays du Nord à l’instar des autres déchets, et d’ailleurs aussi des marchandises en général. Ainsi les dix premiers importateurs mondiaux de déchets sont tous des pays développés à l’exception de la Chine et de la Turquie ; et la moitié parmi ces plus grands importateurs fait également partie des dix premiers exportateurs.

Un modèle simple dit de gravité permet d’expliquer cette situation : comme pour l’attraction des planètes, les pays s’échangent d’autant plus entre eux que leur masse économique est élevée et que la distance qui les sépare est petite (voir appendice). Or les pays du Nord sont plutôt riches et plutôt proches les uns des autres.

Plastiques (au Tibet…). Carsten ten Brink/Flickr, CC BY-NC-SA

Flux mondiaux et problèmes planétaires

Mais, comme pour n’importe quel bien échangé, la distance et la richesse économique ne sont évidemment pas les seuls déterminants des flux de déchets. Une langue commune, une frontière partagée, ou un lien colonial passé expliquent aussi en partie le commerce entre les pays. Dans le cas des déchets une variable originale pourrait jouer un rôle : la sévérité de la politique environnementale. Dans quelle mesure un différentiel entre deux pays en la matière agit-il sur les flux ? L’effet est-il significatif ? Son poids est-il grand par rapport aux déterminants classiques des échanges internationaux ?

Ces questions sont d’autant plus importantes que l’exportation de déchets revient à un déplacement de pollution locale. L’émission de CO2 d’une entreprise chinoise dont nous achetons le produit alors qu’il était auparavant fabriqué en France ne change rien car l’effet de serre est un problème global. Peu importe d’où est émise une tonne carbone, que ce soit en France, au Canada ou en Malaisie. En revanche, si les déchets sont mis en décharge dans un autre pays les habitants du pays exportateur sont débarrassés des effets de leur pollution. En d’autres termes, il serait bon de savoir si la sévérisation des normes environnementales, par exemple pour les décharges ou les incinérateurs en France, a surtout pour conséquence de rendre les installations moins polluantes ou surtout de se débarrasser de leur pollution en l’envoyant ailleurs.

Sévérité des législations et commerce mondial

On dispose d’éléments de réponse mais pas de résultats tranchés. La difficulté réside dans l’absence de données objectives pour mesurer la sévérité des réglementations environnementales. En première approximation, elle peut être estimée par la richesse par habitant. L’idée sous-jacente est que plus cette dernière est élevée, plus les citoyens demandent une qualité élevée de leur environnement et plus sévères sont les réglementations. Une étude économétrique a ainsi mis en évidence que plus la richesse par habitant est grande moins le pays importe de déchets dangereux. Mais cette variable indicatrice de la sévérité joue un rôle beaucoup moins important que la distance entre pays.

Une autre approche consiste à apprécier la sévérité environnementale plus directement à partir de données d’enquêtes. Un chercheur de l’Université du Montana a par exemple forgé un indice de sévérité croissante de 0 à 100 à partir de réponses obtenues auprès de 10 000 dirigeants d’entreprises d’une centaine de pays. Son étude économétrique établit qu’une diminution de 10 % de la distance augmente de 15 % le commerce de déchets tandis qu’une chute de l’indice de sévérité de 10 % l’augmente de 3 %. Notez que dans les deux études il s’agit d’estimations de coefficients de corrélation et non de la démonstration de liens de causalité. Or corrélation n’est pas causalité car il peut y avoir des variables cachées communes derrière les corrélations (les quantités vendues de crème solaire et de crème glacée sont fortement corrélées mais sans lien de cause à effet) ou encore parce que les variables sont accidentellement liées (le taux de divorce dans le Maine est quasi-parfaitement corrélé avec la consommation de margarine aux États-Unis). Ne suivez pas Coluche qui recommandait, faussement naïf, que « Quand on est malade il ne faut surtout pas aller à l’hôpital : la probabilité de mourir dans un lit d’hôpital est dix fois plus grande que dans son lit à la maison. »

La Chine-poubelle, c’est fini, le reste de l’Asie en « profite »

Mais revenons à la décision chinoise d’interdire l’entrée de déchets étrangers sur son sol. Elle marque la fin d’une époque, celle d’une Chine atelier du monde assoiffé de matières premières et sans égard pour les pollutions locales et les populations qui les subissent. À travers sa politique industrielle en faveur des hautes technologies, la Chine ambitionne désormais de devenir le laboratoire du monde. Rester la poubelle de la planète en absorbant plus de la moitié des importations mondiales de déchets et ferrailles fait tache.

Traitement de déchets d’imprimantes à Guiyu, en Chine, en 2013. baselactionnetwork/Flickr, CC BY-ND

De plus, la réduction des pollutions locales est devenue une priorité. Or le recyclage des déchets s’il est improprement mis en œuvre et n’est pas correctement contrôlé contribue significativement à la pollution. Environ 15 % du plastique importé en Chine pour être recyclé ne l’est pas et une partie des quantités recyclées le sont dans des conditions très préjudiciables pour la main d’œuvre et l’environnement local.

Enfin, la Chine a à faire avec ses propres déchets dont les quantités sont devenues considérables avec l’essor de la consommation. Pourquoi par exemple gonfler le volume de plastiques à traiter de 10 % par l’importation ? D’autant que le taux de recyclage de la production domestique reste faible, d’environ 10 % aussi, et que le même pourcentage se retrouve dans l’océan, la Chine arrivant très largement en tête des pollueurs de la mer par les plastiques.

La décision chinoise a créé un choc économique. Elle a entraîné une réorientation partielle des flux de déchets vers d’autres pays d’Asie, notamment en Thaïlande, Malaisie et Vietnam. Mais devant cet afflux et leur capacité de traitement limitée et sans commune mesure avec leur voisin chinois, ces pays envisagent à leur tour d’imposer des restrictions à l’importation. Pendant ce temps, aux États-Unis, en Europe ou encore en Australie des monceaux de déchets plastiques et de papier-cartons s’accumulent. En outre, en réduisant la demande, la fin du débouché chinois provoque un effondrement du prix des plastiques et papiers-cartons à recycler, ce qui fait le bonheur des recycleurs dont certains reçoivent de l’argent pour transformer les déchets alors qu’ils devaient auparavant en donner.

À plus long terme, la décision chinoise n’est pas sans avantages à Beijing comme ailleurs. Elle devrait inciter les gouvernements à adopter des politiques nationales de recyclage plus ambitieuses, les industriels à investir en R&D et dans la technologie et les consommateurs à mieux maîtriser leur production de déchets.

En attendant, maintenant que vous savez que vos déchets peuvent partir au loin, qu’ils font de vous dans ce cas un exportateur de pollution locale, à vous de modifier votre comportement en consommant par exemple moins d’emballages plastiques. Ou à ne rien changer de vos habitudes ! Cette chronique vise à vous faire mieux comprendre l’économie non à dicter vos règles de conduite.


Appendice : La gravité du commerce international

« Les astres s’attirent de façon proportionnelle au produit de leur masse et inversement proportionnelle au carré de la distance ». Cette loi de la gravitation inspirée par la chute d’une pomme à Newton lors d’une promenade nocturne dans un verger du Lincolnshire a elle-même inspiré un économiste hollandais, Jan Tinbergen, pour décrire les échanges internationaux. Ce n’est pas une coïncidence car Tinbergen qui fut le premier récipiendaire du prix de la Banque de Suède en sciences économiques est docteur en physique.

Appliquée au commerce entre les nations, la loi de gravitation devient « Le volume d’échanges entre deux pays est proportionnel à leur poids économique et inversement proportionnel à la distance »..

Soit l’équation :

VAB=G(PIBAxPIBB)/d

Où G est une constante, PIBAle produit intérieur brut du pays A, PIBBle produit intérieur brut du pays B et d la distance entre les deux pays.

En réalité, l’équation de gravité est un peu plus compliquée avec PIBA, PIBB et d élevés à des coefficients de puissance, mais les travaux économétriques fondés sur les échanges observés montrent que ces coefficients sont en général proches de 1. Autrement dit, en simplifiant, le volume des échanges augmente de 10 % lorsque la richesse du pays d’origine ou du pays de destination augmente de 10 % et diminue de 10 % lorsque la distance diminue de 10 %.

Les trois variables, richesse du pays A, richesse du pays B et distance permettent d’expliquer une grande partie des flux bilatéraux entre les pays. Il en donne une image juste à 80 %. Pour mieux coller encore à la réalité, il faut compliquer un peu les choses. Changer la mesure de la distance par exemple. Définie comme le nombre de kilomètres à vol d’oiseau séparant les capitales, elle sous-estime le poids des réseaux de transports et les obstacles naturels qu’ils doivent franchir.

Dans les modèles d’aujourd’hui, la distance est mesurée dans les modèles par le coût de transport ou mieux encore par l’ensemble des coûts de transaction, c’est-à-dire y compris ceux des formalités administratives et des barrières tarifaires ou non. L’ajout d’autres variables permet également d’augmenter la précision de l’image, en particulier l’existence d’un lien colonial entre les pays, le partage d’une même langue et la présence d’une frontière commune, trois paramètres qui augmente les flux d’échanges bilatéraux. Contrairement aux astres, l’attraction ou la répulsion entre pays dans leurs échanges dépend aussi de l’histoire et de la géographie.

François Lévêque, Professeur d\’économie, Mines ParisTech

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.




Il existe des remêdes au CoVid19

Il y aurait un traitement contre le COVID-19

Le virus est officiellement nommé SRAS-CoV-2. Il est originaire de la Chine, de Wuhan (province de Hubei). Pour en savoir plus, voyez l’article publié par le site Citoyens34 et l’article publié par l’ODAM. Dans le foisonnement des informations, face aux mensonges dont nous sommes abreuvés, j’ai décidé de faire bénéficier mes collègues du CIDES34 de mes connaissances de Biologiste-Ecologue initiales, affutées par mon passage au Ministère de l’Environnement (1980-1996) et dans des laboratoires de biologie fondamentales (CNRS-INSERM-CHUs-INRA : Paris, Dijon et Montpellier). J’ai aussi appris à dépouiller les informations et à faire des rapprochements et des synthèses.


1 – Première mise au point

Dès le début de la pandémie, on nous a affirmé qu’il s’agissait d’une gripette ! Puis la gripette a montré ses dents ! Sortie de Chine, aéroportée par les transports aériens et les automobiles-autocars-TGV, le virus a commencé ses ravages ! Le début des mensonges d’un état pris au dépourvu et qui a fait passer sa gestion de la pénurie pour une gestion de l’épidémie. C’est si bête que ça !

1.1 – Controverse sur les traitements

S’agissant d’un nouveau virus, une maladie émergente pour laquelle les scientifiques et les médecins n’avaient pas de traitement bien défini et connu et les organismes humains aucun anticorps. Nous en sommes à 20.000 décès en France. Dés le début en France, les controverses ont fusé entre ceux qui ont analysé l’épidémie en Chine et qui, au contact des malades, ont appliqué un traitement à base de chloroquine et dérivé (Pr. Didier Raoult, IHU-Méditerrannée, Marseille) et ceux qui ont voulu refaire les essais des anti-viraux (lopinavir, remdesivir et ritonavir associés à d’autres substances). Les Chinois nous avaient dit que les résultats étaient décevant !

J’ai interrogé Google et j’ai trouvé deux informations de sources présumées sûres.

1.1.1 Le Vidal

Le répertoire Vidal est une institution dans le monde des médecins. Un répertoire de référence pour les médecins, sur la table des médecins généralistes. Sa version électronique sur serveur Internet est accessible au grand public. Vous pouvez cliquer sur le lien précédent. Au beau milieu de la polémque entre scientifiques théoriciens des essais cliniques randomisés et les pragmatiques du traitement qui semble marcher, le Vidal nous donne un article intitulé « Les premiers résultats positifs hydroxychloroquine dans la COVID-19 modérée ». J’ai cliqué sur les liens Internet de cet article et notamment sur le dernier lien en bas de page « Covid-19 et hydroxychloroquine: connaître les enjeux pour informer les patients. Collège de la médecine générale, 27 mars 2020 ». J’ai découvert une information du Collège de Médecine Générale, vous pouvez la consulter !

1.1.2 Le Collège de Médecine Générale

Le Collège de Médecine Générale (CMG) est une autre institution dans le monde des médecins généralistes. Les partenaires individuels sont de grandes pointures :

Je pense que cette brochette de partenaires cautionne les résultats que publient conjointement  le Vidal (via son lien) et le CMG. Quels sont ces résultats ?

1.1.3 Les résultats des essais cliniques

Les traitements de l’IHU-Marseille et les essais académiques (programme Discovery) ne sont pas synchronisés, des patients ont décédé en France. Que dit la fiche du CMG (version du 27 mars 2020) ?

Il y a l’énoncé des pour et des contre. Quand un médecin hospitaliers (seuls eux ont le HCQ et le CQ à disposition) a évalué les contre et éliminé de son protocole les patients à risques, il peut appliquer le protocole HCQ-AZT. La conclusion est :

« Les auteurs concluent que cette étude confirme l’efficacité du traitement HCQ-AZT et son potentiel dans la réduction rapide de la contagiosité. » !

Vous avez bien lu : potentiel dans la réduction rapide de la contagiosité ! Hydroxychloroquine (un médicament connu, disponible depuis un demi siècle (50 ans) et d’un prix très bas, produit en France, mis à disposition gratuitement par son distributeur, le Professeur Raoult n’a pas hésité une seconde !

Et l’essai des ant-vir à 480 € la boîte de 10 (Essai Discovery) ? Même si les fabricants ont mis leur médicament gratuitement à disposition des essayeurs cliniques. On attend encore à ce jour les résultats ! Lisez l’article de France-Avenir ! Résultats fin avril ! Nous sommes le 21, il y a 20.265 décès en France ! Heureusement, la courbe semble en pente descendante !

2 – Les enseignements à tirer

Il est difficile de comprendre les motifs qui ont provoqué la controverse, la polémique contre le Professeur Didier Raoult et son traitement : il a été un observateur pragmatique de l’épidémie en Chine et sur les essais des antiviraux, les classiques dont le nom finit en « vir ».

2.1 – L’efficacité de la chloroquine et de ses dérivés au début

Le principe de la méthode scientifique pour démontrer l’efficacité d’un médicament avant son utilisation conduisait à attendre les résultats d’études qui prennent un certain temps. Pendant ce temps, des malades mouraient ! Le Pr. Raoult a décidé « d’employer la méthode empirique, une vielle méthode qui a conduit dans le passé aux plus grandes avancées dans le domaine de la médecine. Attendre les résultats d’une étude en double aveugle pour traiter le coronavírus n’aura plus grand intérêt ! Par ailleurs, l’étude Discovery qui inclut la chloroquine n’aura aucun intérêt pour juger de l’efficacité de son administration précoce, puisque ce traitement ne sera administré qu’à des cas graves, ceux-là même pour lesquels ce traitement ne sert plus à rien selon le Pr [Raoult] » (citation d’une réaction à l’article du Figaro en date du 5/04/2020, Python77).

2.2 – Les deux phases de la maladie COVID-19

La maladie à Coronavirus SRAS-CoV-2 comporte deux phases, selon différentes sources hospitalières, aprés la contamination (ne pas confondre avec les stades de l’épidémie-pandémie).

2.2.1 Début de l’infection

Le début de l’infection est la pénétration dans l’organisme, suivie d’un temps de « maturation » au cours duquel le virus se multiplie  et se répartit dans l’organisme. Il se déclare généralement un syndrome respiratoire aigu et la maladie peut décroitre et disparaître dans le meilleur des cas. Mais il peut y avoir des complications chez certains patients : c’est la phase aiguë.

2.2.2 Complication et décès

Certains patients développent une forme grave ou critique qui nécessite l’hospitalisation en réanimation sous assistance respiratoire. L’immunité du malade s’emballe alors que la charge virale serait en diminution. Cette phase nécessite des moyens lourds et des lits de réanimation. Cet emballement, notamment au niveau pulmonaire est dû à un emballement de la réaction auto-immune de l’organisme. A ce niveau, selon le Professeur Raoult, la charge virale est basse sinon nulle.

2.2.3 Inutilité de la chloroquine en phase critique

Le Professeur Raoult a signalé l’inutilité du traitement à la chloroquine dans la phase critique. Or, il semblerait que l’essai européen Discovery (lance le 22 mars). Ils seront « randomisés » dans les formes !. Ils porteraient sur des malades en phase de début alors que le Ministre Olivier Véran avait déclaré qu’il fallait réserver le traitement HCQ-AZT aux « cas les plus graves, en réanimation » (selon le site ? Pourquoi docteur » sous la plume d’un médecin, le Dr Jean-François Lemoine » citant le Professeur Harousseau, un ancien directeur de la HAS). Comment un Ministre a-t-il pu prononcer de telles paroles et étant médecin ? Il s’agit bien du docteur Oliver Véran, ministre !

Les choses sont claires mais les résultats étaient attendus pour le 6 avril. L’Express nous annonce qu’ils sont attendus fin avril (dans 10 jours ?).

2.3 – Histoire de carabiniers

S’il ne s’agissait pas de vies humaines, on pourrait faire un peu d’humour. Discovery arriverait trop tard ? Comme les fameux carabiniers ?

Nous citons à nouveau le site ? Pourquoi docteur »  « Le professeur Jean-Luc Harousseau veut d’abord réagir à la déclaration d’Olivier Véran, le ministre de la Santé, dans le Journal Du Dimanche, qui s’étonne que des gens soient devenus « virologues en 24 heures ». Le professeur Harousseau est un ancien directeur de la Haute-Autorité de la Santé (HAS) citée plus haut. Il a derrière lui 40 années de lutte contre les maladies graves. Dans la situation de guerre contre le Covid-19 et face à l’absence de traitement il préconise la même stratégie : « utiliser le moindre espoir lorsqu’il existe » ! Téléchargez l’article et lisez le.

On est en droit, en citoyens responsables de se poser la question des conflits d’intérêt que cachent ces manœuvres et tergiversations ? Il faudra bien que des comptes soient rendu après. Le jour d’après va venir.

3 – Le confinement-déconfinement

Notre économie a été paralysée, des patients sont morts. De gros dégâts ont été causés.

3.1 – Le confinement

Face à un monstre qui avançait en sautant les frontières, inexorablement, il a fallu mettre en oeuvre un remède de cheval. Nos gouvernants ont commencé  par minimiser la menace puis ont essayé de cacher la gravité de la situation, c’est si bête que ça ! Après plusieurs jours de perdus en tergiversations et bêtises, il a fallu se rendre compte de l’incurie, de l’absence de stocks stratégiques. Le confinement a été le remède ultime, heureusement il a marché.

Alain Bauer, criminologue et spécialiste de la gestion de crises jette une lumière crue sur le phénomène, ses paroles sont sans complaisance : il s’exprime dans sa tribune dans l’Opinion « Tout le problème posé par ce type de situation épidémique est qu’il est plus politique qu’épidémiologique ». Nous ne sommes pas entièrement d’accord. Dans le site de l’ODAM, je montre ce que peut faire comme ravages l’ignorance des lois de l’écologie. C’est une science qui ne s’apprend pas à l’Ecole Nationale d’Administration. Nos gouvernants sont des littéraires, non des scientifiques.

Le site Citoyens34 compare la cigale française à la fourmi allemande.

3.2 – Le déconfinement

Le déconfinement est une « expérience » nouvelle pour notre pays. La nomination d’un « Monsieur Déconfinement » s’est faite au sein de proches du Premier Ministre. Le Chef de lÉtat a annoncé une date : le 11 mais mais il y a un mais ! ? L’épidémie sera-t-elle sous contrôle. Statistiquement, il n’y a qu’une faible proportion (heureusement)  de personnes atteintes supposées être immunisées, ce qui n’est pas sûr ! Le Premier Ministre nous a mis en garde sur le fait que le 11 mai n’est qu’une étape, il va nous falloir cohabiter un certain temps avec le virus !

Ce qui est sûr, c’est que nous avons des incertitudes sur l’immunité acquise ! Il n’y en a pas et il est très possible qu’une 2e vague de l’épidémie risques de nous frapper !

Nous espérons que bientôt un vaccin va voir le jour, certainement pas avant quelques mois ! Nous nageons dans l’incertitude. Le déconfineur est-il le bon ? C’est la vie économique de notre pays qui en dépend ainsi que la vie de nos concitoyens.

3.3 – Le jour d’après

Le 22 avril, il y aura un débat au Parlement et le 23 un débat au Sénat. M. le Premier des Ministres nous a promis un plan de déconfinement pour la fin avril. Serait-ce le 30 avril ou plus tard ? Serait-ce comme pour les résultats de l’essais Discovery ?

Quelle conclusions va-t-on tirer de ce que nous avons exposé plus haut ?

Conclusion

Comme doivent le penser certains de nos ministres, secrétaires d’état et délégué interministèriel, qu’est-ce qu’on est venu faire dans cette galère ! Maudit soit le virus et ses propagateurs. Nous, citoyens, en avons fait les frais de cette incurie !  Le site du CMG nous révêle l’intrication des différents organismes qui se penchent sur la gestion de la Santé Publique en France.Un bel exemple de bureaucratie à la française. Mme Agnés Buzyn était médecin hématologue, immunologue et praticienne hospitalière. Son époux est Monsieur Yves Lévy, un médecin immunologsiste, spécialiste de l’infection VIH et Directeur de l’INSERM. Le site « Marianne » dénonce la nomination de M. Lévy « recasé au Conseil d’Etat » bien que n’étant pas juriste !  Entre immunologues, il devrait y avoir coopération avec le professeur Didier Raoult, un spécialiste des maladies émergentes. Or, ils ne s’entendent pas. Le bien public, autre nom de l’intérêt général aurait dû aider à mettre en place rapidement le traitement HCQ-AZT qui semble avoir été bien freiné par le Directeur de la Santé de Mme Buzyn. Pourquoi ? Le placard doré de M. Lévy au CE ressemblerait-il à une planque ?

M. Macron avait promis de mettre de l’ordre dans la haute-fonction publique d’état; Il avait dû lire le livre de Mme Agnés Verdier-Molinié Ce que doit faire le (prochain) Président  (2017, Albin Michel, 299 p). Le chapitre 5 propsait de « Réorganiser la France » (pp. 61-68) et le chapitre 10 « Supprimer l’ENA est ses caméléons » (pp. 113-125) en égratignant au passage les Agences Régionales de Santé (p. 122). Ces ARS ont été très critiquées !

Le question se pose de l’efficacité des investissements budgétaires de l’État dans la gestion de la crise sanitaire qui nous a frappés et lé réponse à la question « Où passe l’argent des contribuables » ?

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM, trésorier du CIDES34 et webmestre
Docteur en Sciences biologiques (non-médecin)
Cadre technique supérieur de la recherche ER (IR-ITA-CNRS)
Ancien chargé d’études HN Ministère de l’Environnement (1980-1987 et 1990-1996)
Auditeur IHEDN 80e SR Paris 1985

Je ne suis qu’un modeste retraité de 81 ans, 82 bientôt. J’ai été frappé le 30 septembre 2020 par une maladie auto-immune. En 5 mois de soins dont 3 hospitalisations à temps plein et 45 demi-journées de ré-éducation neurologique, j’ai pu apprécier le grand dévouement et la gentillesse des médecins, des internes, des infirmières, des aides-soignantes, des kiné et ergo-thérapeutes, en un mot du personnel soignant des quatre établissements hospitaliers que j’ai fréquentés. Depuis mon confinement, je soutiens ces personnes admirables à qui je dois d’être debout sur mes jambes et de pouvoir taper à nouveau sur mon clavier. Je leur rend hommage ici et soutiens leur combat pour de meilleures conditions de travail et de rémunération.


Le numéro spécial de Sciences et Avenir La Recherche n° 899 janvier 2022, un journal sérieux (?), publie un article (pp. 70-75). Nous citons :

« Alors que le variant Omicron replonge la planète entière dans lincertitude sur l’évolution se la pandémei de Covid-19, un nouvel espoir arrive avec des traitements antiviraux innovants. Ces médicaments permettraient de faire chuter les hospitalisations et les décès, notamment dans les régions du monde où l’accès aux vaccins est difficile. Ils pourraient même être efficaces, au delà de la crise actuelle, contre la grippe ou d’autres infections par des virus à ARN. ».

La donne change ! Peut-on envisager que ces substances bloquent les variants ? Ils agiraient au coeur de la machinerie virale et non sur les éléments de la surface du virus dont les spicules ? Il y a de l’espoir. Le virologue Etienne Simon-Lorière (Institut Pasteur) affirme que deux antiviraux peuent bloquer tous les variants du Sras-CoV-2. Il s’agirait, pour l’un d’entre-eux du molnupavir qui éliminerait le virus ! Son concurrent serait le paxlovid de Pfizer.

A suivre …

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Le webmaster

Raymond  GIMILIO

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Conséquences de l’ignorance de l’écologie animale

Virus et écologie

Introduction

Il est une forme de vie minuscule, le virus, un paquet de protéines contenant au moins 1 ARN. Sur 5.000 virus connu dans l’espèce humaine, au moins 129 sont pathogène, c.a.d. provoquent des maladies dans l’espèce humaine. Les animaux, particulièrement sauvages hébergent des virus, l’évolution a fait ces animaux sont des porteurs sains. L’espèce humaine n’en est pas affectée tant que le contact avec ces animaux est rare. Il arrive que les virus des animaux, selon un mécanisme encore mal connu, puissent infecter un être humain. On parle de zoonose.  La transmission peut aussi se faire de l’homme vers l’animal. Depuis plusieurs années, des maladies émergentes semblent prendre naissance dans différentes régions du globe. La dernière en date est apparue dans une ville chinoise, Wuhan (province de Hubei), une capitale tentaculaire, disposant d’un combinat sidérurgique et de plusieurs industries qui en font un centre industriel en liaison avec plusieurs centres européens, notamment avec la Toscane (Italie). C\’est un centre de la puissance industrielle et scientifique de la Chine continentale. La cooopération avec la France est florissante, Wuhan dispose d’un laboratoire de recherches sur les virus de niveau P4.

La ville de Wuhan, dans son district de Jianghan, renferme un célèbre marché aux fruits de mer dit de Huanan. Ce marché a été identifié comme le théâtre ou a débuté une zoonose, une épidémie de pneumonie identifiée à la fin de décembre 2019 comme étant dûe à un virus immatriculé SARS-CoV-2 confirmée en laboratoire le  et donnant la maladie à coronavirus 2019. La question qui se pose à nous occidentaux, d’où sort ce virus ? D’après un spécialiste de gestion des crises et ciminologue, Alain Bauer, « Le premier cas est apparu à Wuhan le 17 novembre dernier ». Il y aurait eu rétention d’information ? Nous n’aurions pas su analyser la crise ? Alain Bauer insiste « Cette affaire illustre un double défaut. Celui de laisser Bercy et ses comptables gérer le pays, asphyxier nos systèmes de santé et de police et tenter de tuer notre appareil militaire. ».

Un de nos collègues défenseur des citoyens et des contribuables a écrit sur ce sujet comme étant une vengeance des animaux. Á l’ODAM, nous ne faisons pas d’antrhropomorphisme en prêtant un sentiment quelconque collectif à un écosystème.

1 – L’écosystème Wuhan-Ubei

La ville de Wuhan et sa province sont un écosystème très artificialisé caractérisé par une grande concentration humaine, un habitat vertical (tours et gratte-ciels : 130) et une industrie lourde (combinat acièries, usines diverses, …). La ville et ses districts s’étend sur la plaine alluviale du Yangzi et de son affluent la rivière Han. Les crues de ces cours d’eau sont catastrophiques malgré le barrage des Trois Gorges. La population est de 11 millions pour la commune intr-muros et de 8,3 millions pour la périphérie (extra-muros).

La ville comprend un important marché aux« fruits de mer » et autres animaux. Ce marché est célèbre (un marché humide où sont vendus des animaux vivants).

1.1 – Maladies émergentes

1.1.1 SARS-CoV

En 2003, une épidémie de SARS avait déjà été attribuée (voir article OMS-WHO in english only). Selon cet article (nous traduisons et citons) :

« nous pensons que le SARS-CoV est un virus animal provenant  d\’un animal réservoir encore incertain, peut-être les chauve-souris, qui s\’attaque aux autres animaux (civettes, chats) et qui infecté en premier les humains dans la province de Guandong du sud de la Chine en 2002. ».

26 pays ont été touchés avec plus de 8.000 cas en 2003. Il y a eu évaluation du SARSCoV-1 en 2007.

1.1.2 SARS-CoV-2

La maladie émergente à SARS-CoV-2 ou Covid-19 a été signalée à Wuhan à la fin de décembre 2019 sous forme d\’une pneumonie confirmée le 2 janvier 2020 comme causée par le SARS-CoV-2. C’est une nouvelle souche de CoV.  Les provinces de Hubei et de Guandong sont à l’est de la Chine. Le Covid-19 est très semblable dans ses symptômes au premier CoV mais il a eu des conséquences plus redoutables : il a envahi le monde entier et cause des ravages planétaires.

1.2 – Apparition et transmission du SARS-CoV-2

La virus est apparu chez des commerçants du marché de Wuhan. Nous ne voulons pas ici juger des moeurs culinaires du peuple chinois mais la consommation d’animaux sauvages préalablement détenus vivants dans un marché et préparés sur place en vue de leur consommation « est une véritable bombe à retardement ».

1.2.1 Apparition

Le contact professionnel entre les animaux encagés, l’abattage in-situ, sont des facteurs qui ont favorisé le passage d’un virus animal vers l’espèce humaine. Mais à partir de là, il y a eu propagation. Localement, le malade qui a développé une affection respiratoire crache (mauvaise habitude chinoise), éternue, nébulise les virions du virus.

1.2.2 Transmission locale

D\’individu à individu au sein d’un marché, de motard cracheur à passants piétons, le virus contamine. Les transports en communs font voyager les malades infectés dans la ville et la province. La maladie met deux semaines à se déclarer dans toute sa virulence. En 14 jours, le malade qui s\’ignore a le temps de se déplacer et de voyager dans le pays.

1.2.3 Dissémination mondiale

La dissémination mondiale se fait par la voie aérienne. Les malades porteurs non-symptomatiques prennent l’avion vers l’Europe mais aussi vers les pays voisins. Le virus est ainsi capable de franchir plusieurs milliers de kilomètres. Il a atterri en France et en Suisse, de Suisse en auto vers l’Italie. Il est venu avec des piétons aérotransportés, ce qui peut faire dire « à pied par la Chine ».

1.3 La pandémie

La pandémie est le stade atteint lorsque la maladie atteint et dépasse la barre de 100 pays atteints, selon l’OMS. Dans le cas du virus parti de Wuhan, la maladie ou Covid-19 a atteint 110.000 morts au 11 mars 2020. « Quand les bornes sont dépassées, il n’y a plus de limites » (boutade d’Alphonse Allais ) !

2 – L’écosystème planétaire

L\’écosystème planétaire est l’ensemble des pays reliés entre eux par des échanges de toutes sortes (populations, énergie, …). L’intervention de l\’espèce humaine (Homo sapiens sapiens) a fait que les barrières géologiques ne sont plus des frontières étanches ou relativement étanches. Les entité écologiques que sont les états (écosystèmes de 2e ordre) ne sont plus indépendantes. Les désordres écologiques imputables à l’espèce humaine et à sa technologie engendrent des déséquilibres généraux :

  • réchauffement climatique avec fontes des calottes glaciaires et montée des eaux océaniques,
  • épandages insidieux de produits de la synthèse des industries chimiques (plastiques, pesticides,
  • augmentation de la radioactivité et résidus nucléaires riches en éléments à période longue (plutonium, neptunium, …),
  • pandémies !

Il y a bien un écosystème planétaire que les activités humaines mettent en danger. Les voyages ont favorisé les épidémies dans l’histoire alors que les déplacements se faisaient à vitesse des voiliers. Les chemins de fer, les vapeurs ont augmenté la vitesse de contamination. L’apparition des vols transatlantiques a grande vitesse ont multiplié la vitesse de déplacement de microbes de toutes sortes dont le derniern le SARS-CoV-2 et sa pandémie.

3 – Conséquences

La modeste pandémie du SARS-CoV-1 n’a pas été analysée avec suffisamment d’attention. Pourtant, le gouvernement chinois a tenté d’interdire le commerce des civettes considérées comme réservoir du CoronaVirus. La recherche a été faite en Chine, à Wuhan, du malade zéro qui a été localisé dans un groupe de vendeurs du marché. Des recherches poussées ont été menées et aboutissent à désigner sans ambiguïté le Pangolin comme réservoir à virus.

3.1 – La chaîne de transmission du virus SARS-CoV-2

Cette identification de la chaîne de transmission est indispensable pour battre en brèche la théorie complotiste d’un virus qui aurait été fabriqué par manipulations génétiques. Il a bien, selon la revue Futura-Santé (4 avril 2020, Julie Kern), un point de la chaîne animale au contact de l’espèce humaine : le pangolin (celui de Chine est le Manis pentadactyla). Ce curieux animal, inoffensif est un mammifère à écailles très recherché par la pharmacopée chinoise traditionnelle et dont la consommation a fait une espèce menacée de disparition. Il vit dans les forêts des zones sub-équatoriales / sub-tropicales. Il se nourrit essentiellement de fourmis et de termites dans les forêts.

Les proies habituelles des pangolins, les fourmis, sont des nettoyeurs de sous-bois qui exploitent l’humus et le guano des chauve-souris qui vivent dans la canopée des arbres (chauve-souris à fer à cheval ou Rhinolophus ferrugimequineum). C’est une espèce protégée également appréciée en gastronomie chinoise, un réservoir des Coronavirus capables de provoquer des maladies émergentes.

3.2 – Les scientifiques ignorés

Les scientifiques chinois, avec leurs collègues virologue et biologistes moléculaires, avaient mis en garde leurs collègues contre le danger de voir émerger des zoonoses. La Chine est un des « points chauds » d’émergence de ces maladies d’origine animale. Le médecin, le Dr Li Wen Yang, qui a averti les autorités politiques chinoises de l’émergence, a commencé par être accusé de propager de fausses nouvelles. Il a été réhabilité mais du temps à passé, l’épidémie s\’est répandue.

3.3 – Le conflit permanent scientifiques-écologue / économistes

L’Écologie se heurte depuis des années aux tenants de l’Économie qui considèrent les scientifiques comme de dangereux empêcheurs de tourner en rond, de polluer et d’exploiter les ressources naturelles. Les scintifiques, qu’ils soient écologues ou épidémiologistes, virologues, chercheurs universitaires ou praticiens hospitaliers sont confrontés à ce conflit qui au nom du profit à tout prix. Les scientifiques ne risquent plus la prison comme en Chine mais la politique de certains pays occidentaux (USA, GB, …) constitue un danger pour notre planète. Avant la pandémie qui a fait plus de 14.000 décès en France, une longue série de réductions budgétaires, une « politique d’épiciers » dirons nous, a entraîné une diminution des ressources des hôpitaux, des pénuries de matériels (masques, tests, gel hydro-alcoolique, vêtements de protection, …). Des ministres et leurs porte-paroles nous ont tenu des discours dilatoires pour maquer leur incurie et leur impuissance au début de la crise sanitaire. Pourtant, ce matin 14 avril 2020, Mme Marion Maréchal a souligné que la France consacrait 11% de son PIB à la Santé publique et posait la question « où passe l’argent » ?

Récemment, le Préfet de l’Hérault a cassé un arrêté du Maire de Sète (un médecin) qui voulait interdire-contrôler l’accès de sa ville contre des vacanciers violant le confinement. L’écologie et l’épidémiologie ne sont pas le fort de l’enseignement donné aux Préfets. Le préfet est un politique ignorant, le médecin est un scientique sachant mais aussi un politique sachant. L’ignorant a eu le dessus sur le sachant !

La nécessité de contenir l’épidémie avec des moyens de fortune (masques absents, rareté des tests, délocalisation de la production de médicaments en Chine et en Inde, manque de respirateurs de réanimation, de scanners et d’IRM, …), cette incurie, nous a obligés à une lutte  assez primitive qu\’est le confinement. Nous n’avons pas su analyser et croire les résultats obtenus par les médecins chinois à Wuhan, notamment en ce qui concerne les molécules jugées inefficaces !

Conclusion

« Demain, le printemps refleurira », le temps de demander des comptes arrivera. Les scientifiques ont  mis toutes les billes sur la table, les mauvaises habitudes ne doivent pas reprendre ! Il y a gabegie de fonds publics dans notre pays, les dénonciations des haut-salaires, des prébendes n’ont pas manqué, cela doit changer. Madame Agnès-Verdie-Molinié dans son livre Ce que doit faire le (prochain) Président (Albin Michel, 2017, 298 p.) écrivait p. 12 « Quand on se plonge dans la gestion publique, il apparaît clairement que tout le système est pensé pour préserver les intérêts particuliers avant l’intérêt général. ». C’est ce que nous disions en 2000 au cours de nos réunions de l\’Association des Contribuables de l’Hérault (ACH). Il ne doit plus y avoir d’intouchables d’État (V. Jauvert, Robert Lafont ed., 2018).

Sur le plan international, la France doit respecter les traités conclus à l\’OMS sur la prévision des pandémies et retrouver sa pleine capacité stratégique en la matière.

Sur le plan national, les nombreux freins dont le chef de l’état a fait état dans son discours du 13 avril 2020 doivent sauter. Les ARS doivent être au service de la politique de santé publique et non l’inverse. Que penser des obstacles mis à l’achat de matériels comme les scanners et les IRM. L’incurie qui a conduit à la pénurie de matériels et de médicaments devra être sévèrement réprimée (manque de stocks de masques, de vêtements de protection, de gel hydroalcoolique, de molécules de base pour tests, etc.).

Il y a eu vis-à-vis de la santé publique une politique d’épiciers comptables qui a amené à une lente détérioration de notre système de santé. Les hôpitaux ont pu faire face mais on a frôlé la catastrophe. Cela ne doit plus se produire !

Comment juger un Préfet qui se permet de casser la réglementation du Maire de Sète (un médecin) qui prétendait mettre sa ville à l’abri de vacanciers violant le confinement ? Deux égo qui n’ont pas su se comprendre : l’enfer est pavé de bonnes intentions ? La mesure était pourtant motivée par un souci de protéger les populations ! De part et d’autre, on s’y est mal pris ?

Le Président de la République, dans son discours du 13 avril 2020 a fait état de freins dans notre pays, d’inerties. Cela doit cesser.

Le confinement doit prendre fin le 11 mai prochain. Serons nous prêts ? Le Délégué interministériel sera-t-il à la hauteur ? Nous l’espérons tout en doutant qu’il ait les capacités d’un vrai gestionnaire de crises ! Sa qualité d’ancien de l’ENA nous fait douter ! Est-il un sachant ?

Plus jamais çà ! ! ! A notre époque, les citoyens ne supportent plus la mort d’un proche et se voient infliger, de surcroît la douleur de ne pas pouvoir lui rendre les dernier devoirs en l\accompagnant. Les politiciens doivent en tires les conséquences. Notre Président aurait-il enfin découvert Ce pays que tu ne connais pas (F. Ruffin, Les Arènes ed., 2019, 220 p.). Nous avons placé à la tête de notre pays un de ces « comptables de Bercy », il est en train de changer mais notre économie risque d’en crever !

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en Sciences Biologiques option Écologie (USTL 1971)
Ancien chargé d’études haut-niveau au Ministère de l’Environnement (Paris)
Ancien cadre technique de la Recherche (ITA-IR-CNRS ER)
Auditeur IHEDN 80e SR Paris 1985




Le CoVid19 et les eaux usées


Une question se pose : quel est le rôle des eaux usées dans la propagation du COVID-19 ? Des analyses sont-elle faites pour Maera ?
Le problème est mondial, national pour le moins et local.


Nous citons notre ami Thierry USO du Réseau Eau :
« Les boues de stations de traitement des eaux usées (STEP) produites lors de l’épidémie de Covid-19 peuvent-elles contenir et disséminer le virus lors des épandages agricoles ? Saisie en urgence de cette question alors que la période d’épandage va débuter, l’ANSES considère le risque de contamination par le SARS-CoV-2 comme faible à négligeable pour les boues ayant subi un traitement hygiénisant conforme à la réglementation. En revanche, au vu des données actuellement disponibles, il n’est pas possible de définir avec précision le niveau de contamination pour les boues non traitées, ni de préciser une période de stockage au-delà de laquelle le virus serait inactivé. En conséquence l’Agence recommande de ne pas épandre de boues d’épuration produites durant l’épisode épidémique sans hygiénisation préalable.
https://www.anses.fr/fr/content/covid-19-les-boues-de-stations-d%E2%80%99%C3%A9puration-produites-pendant-l%E2%80%99%C3%A9pid%C3%A9mie-ne-peuvent-%C3%AAtre
En gros, il faut appliquer le principe de précaution puisqu’on n’est sûr de rien, et pour le stockage des boues « non hygiénisées » (où? comment? pendant combien de temps?) démerdez-vous…
Thierry USO


Nous citons aussi Daniel Guiral et son intéressante contribution concernant toujours les COVID-19 :
A titre de prévention ci joint un article publié dans une revue à comité de lecture (Environmental pollution)  qui donnerait une possible interprétation aux écarts durables de mortalité entre le Nord de l’Italie (12%) et le reste du pays (seulement env. 4,5 %).
Ils ont en effet trouvé une corrélation entre le niveau des pollutions atmosphériques et la forte prévalence et morbidité des régions les plus touchées (Lombardie, Vénétie et Émilie-Romagne) mais aussi parmi les plus polluées d’Italie voire d’Europe..
Les mécanismes possibles

Au départ

Parmi les personnes âgées vivant dans des zones à fortes pollutions atmosphériques et affectées par d’autres comorbidités, les défenses assurées par les cils bronchiques au niveau des voies respiratoires supérieures auraient pu être affaiblies à la fois par l’âge mais aussi par l’exposition chronique à la pollution atmosphérique.
Ce qui, à son tour, pourrait faciliter l’invasion du virus en lui permettant d’atteindre les voies respiratoires inférieures.
En seconde phase et suite à l’action du virus.
La pollution chromique pourrait être l’une des causes conduisant aux hyper-activations des systèmes immunitaires constatées et qui au départ auraient été déjà et de longues dates « naturellement » inflammatoires en lien avec la pollution de l’air
La pollution n’est peut être qu’un co-facteur (et peut être pas totalement anodin que cette épidémie soit originaire de Chine et de l’une de ses provinces les plus industrielles) mais et peut être avant que cela ne devienne obligatoire peut être pas inutile dans des contextes a forte activité industrielle, en absence de vent et forte insolation de se mettre un masque et même si celui n’est pas aux normes.
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0269749120320601?via%3Dihub

Daniel GUIRAL


L’ODAM remercie ses correspondants et interpelle les autorités de Santé sur les sujets évoqués.

Raymond GIMILIO
Président
Docteur (non-médecin) en sciences biologiques mention Écologie

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Le webmaster

Raymond  GIMILIO

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Le Thôt

  • Mosson au barrage anti-sel vers l'étang de l'Arnel
    Barrage anti-sel à l'ouest de la décharge

L’ancienne décharge du Thôt : des engagements non tenus, un environnement mal entretenu et pollué

Fig. 1 Paysage du Thôt

Cette vue montre bien (à gauche) sur le panneau, les marques de propriété de Montpellier-Métropole
Sur la Commune de Lattes, sur la rive droite du Lez et à droite de la route Montpellier-Palavas (D986), trône une colline artificielle de 27 m de haut et de plusieurs centaines de mètres de longueur (1 km de longueur sur 500 m de largeur). L’histoire de ce lieu est parfaitement racontée par le Rapport de la Cour Régionale des Comptes 116/676 en date du 26 juillet 2011 (accès  par ce lien internet).
L’accès (fermé) se faisait par un chemin sur la D185, à quelques dizaines de mètres du carrefour D986 x D185. L’examen sous Google-Earth donnerait 1.000 m pour le grand axe NO-SE et une largeur de 400 m sur le petit axe SO-NE. Un beau monument au sommet duquel il ne manque que la statue de son promoteur, le célèbre Georges Fêche.
Nous empruntons à l’excellent rapport de la Cour l’historique de cette calamité. Nous avons structuré la partie du rapport avec titres et sous-titres et revu la rédaction, notamment sur un plan technique.

1 – Historique

Le début paraît anodin, la suite l’est moins. Pourtant, des citoyens veillent. Nous en voulons pour preuve le document publié par Jacky Chanton le 30 décembre 2008 qui lançait une des premières alarmes (cliquez sur ce lien) puis avec le récent rappot rapport de visite fait par Jacky Chanton, en préambule à cet article (cliquez sur ce lien).

1.1 Débuts difficiles

Tout commence avec la vente par la SAFER locale de l’époque à l’Etat d’une parcelle de 52 Ha au sud de Maurin, à la limite de la commune de Villeneuve-les-Maguelonne. La ville de Montpellier en dispose et y ouvre une décharge publique dont un arrêté préfectoral de 1967 autorise l’exploitation mais en limitant la hauteur à 2,5 m. Cet historique a été publié sur le site de l’ODAM (article de J. Chanton du 20 octobre 2008). Notre ami lattois est particulièrement motivé, nous aussi !
La suite est dévoilée par la Cour qui constate la vente en 1972 du terrain au District de Montpellier. Une convention d’exploitation est signée entre la ville et le District pour la période 1/11/1975 au 31/12/1980. Cette exploitation est exercée par le District en lieu et place de la Commune de Montpellier. Le site devient l’exutoire d’une majorité de communes du District et la gestion du site est confiée à la société Louis NICOLLIN en 1987.
En 1980, arrêt du Conseil d’Etat confirme que « le district n’avait pas compétence pour exploiter cette décharge. ». En effet, l’arrêté d’exploitation préfectoral stipulait qu’en cas de changement d’exploitant par la ville, le successeur devait en faire la déclaration dans le mois suivant. L’inobservation des conditions pouvait entraîner la fermeture du site et des sanctions pénales.

1.2 Régularisation

En Mars 1988, une régularisation intervenir, l’Etat « régularise » la situation en transférant l’exploitation de la décharge de la ville de Montpellier au District (les guillemets du terme régularise sont de la Cour des Comptes !) par un arrêté préfectoral.

1.3 Nouvelles réglementations

En février et mai 1983, de nouvelles dispositions soumettent les décharges existantes à des obligations de mise en conformité. En 1987, une circulaire adressée aux Préfets, fixe les prescriptions à imposer aux décharges anciennes :

  • isolement,
  • eaux de ruissellement,
  • hauteur maximum,

Pour les décharges anciennes, la circulaire précise que des délais de mise en conformité seront l’objet d’arrêtés préfectoraux complémentaires.
La mise en décharge des déchets est définitivement interdite par la loi n° 92-466 du 13 juillet 1992 relative à l’élimination des déchets ainsi que des installations classées pour la protection de l’Environnement.

2 – Les irrégularités et les transferts de responsabilités

2.1 Dépôt des dossiers

Le dossier qui devait être déposé avant le 14 juin 1998 ne sera finalement déposé qu’en décembre 1999 et INCOMPLET. Le dossier complété a fait l’objet d’une analyse critique en avril 2000 et sera soumis à l’avis de la commission locale d’information et de surveillance (CLIS, qui avait été créée pour ce site).

2.2 Interventions des autorités

Une mission de l’Inspection générale du Ministère de l’Environnement va donner un avis que devra suivre le Préfet. Celui-ci émettra un arrêté complémentaire du 29 juin 2002 conformément à l’arrêté ministériel du 9 septembre 1997, fixant les conditions de la poursuite de l’exploitation dont le terme était alors fixé au 30 juin 2002, en prévoyant des améliorations concernant :

  • le captage,
  • le traitement du biogaz,
  • la gestion des lixiviats (les jus de décharges),
  • la surveillance de l’impact sur l’environnement.

L’exploitation de la décharge (baptisée Centre de Stockage) est suspendue (arrêté préfectoral du 18 juin 2004). La Collectivité d’Agglomérations (CAM) est mise en demeure de présenter un nouveau dossier de demande d’autorisation d’exploiter, en vue de régulariser l’exploitation du Centre de stockage du Thôt ! Cela fait suite à un avis de la Cour Administrative d’Appel de Marseille en date du 3 juin 2004. Une enquête d’utilité publique (22 août au 30 septembre 2005) conduit à un avis favorable. Par arrêté préfectoral du 19 décembre 2005, le Préfet a autorisé l’exploitation du centre avec activité de stockage et ce jusqu’au 20 juin 2006 et jusqu’au 31 décembre 2006 pour le transit des déchets (quai de transfert jusqu’à fin septembre 2008 pour les ordures qui vont faire du tourisme vers d’autres décharges hors de l’agglomération de Montpellier.

2.3 Vers la fermeture du site

Le site ne peut plus accueillir d’ordures ménagères, il doit fermer moyennant des travaux. La zone nord a été définitivement couverte, le réseau de collecte des lixiviats est rattaché à la station d’épuration Maéra. Le site subit un traitement paysager.

2.3.1 Travaux de réhabilitation

Des travaux dits de réhabilitation vont comprendre une installation de valorisation énergétique du biogaz qui sera capté à travers plus de 100 puits forés dans la masse de déchets posés là et culminant à 21 m. Ces travaux autorisés par arrêté préfectoral du 2 avril 2007 ont duré 5 mois et coûté la bagatelle de 1,4 Millions d’€uros HT.

2.3.2 Exploitation du site par la SERM

Une convention d’exploitation signée pour 15 ans, le 2 mai 2006, confie à la SERM le terrain et le biogaz. Celle-ci est chargée de financer, réaliser et exploiter une installation de production d’électricité par groupes électrogènes actionnés par le biogaz (moteur de co-génération). La SERM percevra en contrepartie les recettes d’une redevance annuelle prévisionnelle de 35.000 € HT. Par avenant du 7 mars 2008, l’exploitation de l’installation est transférée à la Société Énergies du Sud. L’installation devra fonctionner 15 ans, terme estimé de la dégradation biologique de la fraction fermentescible des ordures ménagères. Énergies du Sud est un opérateur énergétique local de développement des énergies renouvelables et la maîtrise des énergies de la SERM. Cet opérateur de l’Agglo de Montpellier depuis 25 ans est associé à :

  • la Caisse des Dépôts ,
  • GDF-Suez,
  • la Caisse d’Épargne Languedoc-Roussillon
  • DEXIA.

2.3.3 Une centrale photovoltaïque

L’Agglo (CAM) a annoncé le 10 décembre 2009 le lancement de la réalisation d’une centrale photovoltaïque de 82.000 m2 sur le site de la décharge du Thôt, pour un coût estimé de 30 M€ et devant permettre la production de 13 millions de Kw chaque année (soit l’équivalent de la consommation électrique d’environ 5.500 personnes), en évitant l’émission de près de 5.500 tonnes de CO2. Cette production devait s’ajouter aux 6,3 millions de Kwh générés par l’unité de valorisation du biogaz installée en 2008 sur le site (voir ci-dessus §2.3.2). Le projet s’inscrivait dans une volonté de l’Agglo de valoriser ses sites « sans avenir ». Dans le schéma de développement des énergies nouvelles adopté en 2009,  la réalisation devait être confiée au groupement Énergies-Sud / la Compagnie du Vent (propriété de GDF-SUEZ). Le groupement devait verser à l’Agglo, dans le cadre d’une convention d’occupation du domaine public, une redevance annuelle fixe de 90 à 180.000 €, avec une part variable correspondant au partage de la recette excédentaire en cas de dépassement de l’objectif annuel prévisionnel de la production d’électricité prévue. Après la phase d’études prévue en 2010, le démarrage des travaux était prévue pour mai 2011 pour une mise en production en janvier 2012.
L’Agglo avait identifié 150 ha de terrains susceptibles de recevoir des installations photovoltaïques au cours des 10 ans à venir.
L’ODAM, membre fondateur du CIDES, avait salué en son temps, en septembre 2009, les futures réalisations prévues par l’Agglo (cliquez sur ce lien). Qu’en est-il de nos jours, en 2020, après avoir lu l’article de l’Agglorieuse (voir ci-dessous).

3 – La réalité actuelle

Le journal satyrique « L’Agglorieuse » publiait un article le 13 novembre 2013 page 4, sous la plume de Bernard LOURY un triste constat. Le site du Thôt était à l’abandon. Nous disions que cet article «montre les installations de la décharge ouvertes à tous les vents, une centrale à méthane à l’abandon, des vannes entourées de végétation et fait état d’odeurs de gaz ! Ceci est illégal. L’Agglo est responsable de cette décharge et de l’entretien en bon état de tous les dispositifs de recueil et de valorisation du méthane qui s’y dégage. ». Pourtant, un numéro du magasine « Harmonie » publiait sur sa couverture une photo-montage avec des lignes à haute tension partant du Thôt. Un autre numéro (n° 227 de mars 2006) clame en page 27 « Faire de l’Agglomération de Montpellier l’une des métropoles les plus vertes d’Europe ».

3.1 La centrale à biogaz

Le 13 novembre 2013, le journaliste de l’Agglorieuse indique qu’il a vu un site à l’abandon. En cherchant sur Internet, nous tombons sur une publication dans « La Centrale des marchés » en date du 11 mars 2016 pour un marché de « Démantèlement et remplacement des unités de combustion du Gaz, CET du Thôt » (clôture au 4 avril 2016, marche n° 4064VD16 : MM. O. PRADEAU et J. LECOMTE). Il y est précisé que « Le bilan de production du biogaz existant de l’unité de valorisation énergétique couplée à la vétusté des unités de combustion conduisent à prévoir leur remplacement par une torchère atmosphérique automatisée (objet du présent marché. » Donc, plus de centrale de production au biogaz. Le biogaz qui s’échappe (méthane-CO2) s’en va dans l’atmosphère ?
Mais, au moins, la centrale a été remplacée par une torchère comme le précisait le marché ? Une reconnaissance visuelles autour de la décharge ne montre AUCUNE trace de torchère. Un survol grâce à Google Earth (vues par satellites, images SPOT du 10/07/2018, point latitude 43° 32.421′  longitude 3° 53.326 E) permet de conclure sur les  torchère(s) :  nada, rien, oualou, niemals, … C’est la vue du quai de réception actuel de la déchetterie. Malgré un survol attentif, plus au nord (point 43° 42.432 x 3° 53.458) une plateforme (?) mais aucune trace de torchère. Où sont elles passées ?  Nous continuons vers la pointe nord de la décharge (point 43° 32.767 N x 3° 52.778 E) : on distingue encore des restes de l’usine électrique ? Un peu vers l’ouest on voit nettement trois bassins (décantation ?, près de la Mosson, pleins d’une eau glauque (un beau vert sombre) ! Aucune trace de quelconques torchère.
Donc la décharge pollue allègrement l’air avec le biogaz. qui n’est ni valorisé ni brûlé ! Rappelons que ce biogaz contient (cliquez sur ce lien).

3.2 L’abandon du site

Il ne faut pas être grand clerc pour constater l’état d’abandon du site. Le survol Google Earth au grossissement maximum permis par les vues montre une végétation de buissons en train d’envahir peu à peu le site sous forme de taches « peau de léopard ». Des traits qui pourraient être des tuyaux ou leurs restes convergent vers la pointe nord de la décharge. Leur trace floue ne peut être confondue avec les chemins d’exploitation très nets qui partent de l’entrée sur la D815. Un de ces chemins escalade le monticule jusqu’à 27 m et redescend vers le nord, rejoignant les chemins qui contournent à l’est et à l’ouest le massif de déchets recouvert.
Les eaux de pluie s’infiltrent dans la couverture, une partie ruisselle. Cette eau infiltrée lessive le massif se mêlant aux lixiviats. Elle ressort pour partie coulant vers les fossés de drainage don on ignore l’état actuel et l’efficacité. Une partie s’infiltre dans le sous-sol.
Les deux cours-d’eau qui encadrent la décharge paraissent pollués par les jus-lixiviats qui sortent à la base du massif d’ordures . Les géologues assurent que la vase sur laquelle a été constitué le dépôt d’ordures s’est enfoncée sous le poids des dépôts. La nappe phréatique et le socle (calcaires fissurés ? : à expertiser par un géologue) sont peut être atteints par les effluents du massif d’ordures. A l‘inventaire des sites Natura2000, figure la commune de Lattes, avec les étangs palavasiens tout proches. Sur la vue Google Earth apparaissent bien visibles les dits étangs (Etangs de l’Arnel, du Prévôt, de l’Orts). Les deux premiers sont susceptibles de recevoir les mauvais effluents mal captés et dont nous demandons que soit expertisée leur réseau de collecte et leur traitement effectif.
La station de pompage située au nord de la décharge évacuerait ses eaux  (pollution à vérifier) dans le milieu environnant (ruisseau du Rieucoulon et ruisseau du Gramenet). Est-ce réglementaire ?

Fig. 2 : station de pompage au nord du Thôt
Cette station est-elle opérationnelle ? Où envoie-t-elle cette eau ?

3.3 Les suites à donner

Nous alertons les autorités de l’Etat sur les manquements notoires aux obligations contractées par les autorités actuelles. Quelles sont les obligations des parties en présence ? La Cour des Comptes souligne que l’exploitation a changé de mains.

3.3.1 La SERM exploitant ?

La Société d’Équipement de la Région Montpelliéraine est une société d’économie mixte (une SEM) associant la puissance publique (ici l’agglo devenue métropole), actuellement le groupe SERM / SA3M. La Cour des Comptes souligne l’existence d’un contrat signé le 2 mai 2006 pour 15 ans confiant la jouissance du terrain et du biogaz jusqu’en 2021 ! Un avenant a transféré l’exploitation à Énergies du Sud, un groupement « mixte » dont un des composants, DEXIA, semble avoir eu des problèmes ?

2.3.2 La centrale photovoltaïque

En mars 2020, aucune trace de la centrale photo-voltaïque annoncée (30 M€). L’Agglomération a un héritier, Montpellier-Métropole. Selon le principe de la continuité administrative, le successeur de l’Agglo est tenu d’exécuter les obligations et directives de son son prédécesseur, au moins de justifier leur non-exécution.

Épilogue

Feu Madame Nicole Moschetti-Stamm avait conseillé de « recouvrir le Thôt et de l’oublier ». Son conseil semble avoir été suivi, sauf que des associations de défense de l’Environnement veillent, des collectifs se sont constitués. Ils veillent et lancent ici l’alerte aux autorités locales, régionales et nationales. On ne peut laisser les choses en l’état sans réagir.
En juillet 2007, l’Observatoire des Déchets, de l’Environnement et de la Santé de l’Agglo de Montpellier (ODAM) faisait une proposition qui revenait à grignoter le Thôt. Plus de 13 années ont passé, de l’eau souillée a coulé vers le Lez et le Coulazou, de l’argent aussi est parti vers des directions pas claires du tout, le problème du Thôt est toujours là devant nous avec, en prime, des odeurs méphitiques, des eaux souillées et des hordes de sangliers qui viennent se faire piéger dans des collets en acier posés dans les trous de la clôture (la pratiques des collets est interdite par la loi !). Des sangliers attirés par les ordures et pas du pain répandu sur le sol viendraient s’y prendre ? Il faudra le vérifier. Nous avons eu l’information qu’un chien a été pris dans un de ces collets. Il faudra bien faire toute la lumière sur les braconniers qui posent ces collets. L’abandon du site profite bien à quelqu’un ? Dura lex, sed lex !
Jacky Chanton a publié le 16 mars 2020 une belle série de photographies sur Facebook (cliquez sur ce lien).

Raymond GIMILIO
Docteur en sciences biologiques
Ancien chargé d’études de haut-niveau à la Direction de la Nature et des Paysages (Ministère de l’Environnement)
Président de l’ODAM, membre du CIDES34
Chevalier du Mérite agricole

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Le webmaster

Raymond  GIMILIO

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Le n° de mars 2020 de National Géographics

Le numéro de mars 2020 de National Geographic en Français consacre les pages 40 à 65 au problème des déchets. Cette édition en français d’une prestigieuse revue des USA est un journal très sérieux. « Rien ne se perdra plus », un monde sans déchet semble impossible, cependant une idée inspire des entreprises et les écologistes, pour une fois rapprochés : l’économie circulaire.

Couverture du NGM n° mars 2020

L’ODAM n’a pas coutume de faire de la publicité pour des entreprises, NG est une exception dans la mesure où la National Geographic Society et sa filiale française vont dans le sens de la connaissance de l’environnement et la défense de la bio-diversité et de l’écologie mondiale.

Quelques réserves cependant sur l’incinération des déchets.

Une abomination que nous ne saurons admettre.

« Copenhill » est le nom de cet incinérateur d’ordures ménagères qui dispose d’une capacité de traitement de 485.000 tonnes/an permettant d’électrifier 30.000 foyers et d’en chauffer 72.000. C’est en réalité l’usine Bjarke Ingels. NG écrit qu’il s’agit d’un incinérateur propre ce qui nous laisse dubitatifs.  Le Danemark fait partie des 27 pays membres de l’Union Européenne. Comme tel, il applique les normes et des dénominations dictées par Bruxelles. En matière d’incinération des déchets, il s’agit de la directive 2000/76/CE. Or, nous avons à l’ODAM et dans nos amis des experts qui jugent ces normes assez basses et peu convaincantes.

Extrait de l’article du NGM : fosse à réception de l’incinérateur Coppenhillwp-image-2321 size-full » src= »https://www.odam.info/wp-content/uploads/2022/01/foss-a-reception-OMR-152×200-1.png » alt= » » height= »204″ style= »font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; font-size: 14px; font-style: normal; font-weight: 400; »>ttachment_2321″ width= »157

Ce « beau bébé » qui traite un tel tonnage n’est pas anodin ! Il est de la classe des gros incinérateurs qui traitent les ordures de notre capitale, Paris. Dans la directive cadre sur les déchets, il y a une hiérarchie de traitements : prévention, réutilisation, recyclage, valorisation (énergétique, par exemple) et élimination. La valorisation enérgétique (incinération) vient en avant-dernière position. Bien sûr, NG argue qu’il vaut mieux un incinérateur « propre » : une meilleure solution que la [mise en] décharge. C’est la moins pire des solutions. Il y en aurait une meilleure : prévention-réutilisation-recyclage. L’article qui suit ce panégyrique de l’incinération déplore que l’on brûle des combustibles fossiles qui rejettent du CO2 dans l’atmosphère. Nous aimerions que NGM lise un petit livre (oh combien modeste) « Déchets ménagers : le jardin des impostures » de Dany Dietmann (L’Harmattan ed., 2005) qui traite l’incinérateur d’«illusionniste», de décharge atmosphérique :

  • décharge de classe 1 : filtrats de fumées et mâchefers toxiques
  • décharge de classe 2 : refus et mâchefers,
  • décharge hydraulique : lavage des fumées,
  • décharge organiques : bioaccumulation dans le milieu environnant.

« Green-washing » ou éco

Extrait du livre de D. Dietman p. 41

blanciment

NGM a tort de présenter Copenhill avec sa piste de ski, son sentier de randonnée et son mur d’escalade. C’est de l’habillage en vert, du « Green-washing ». Je n’irais pas y skier, randonner ni escalader. Nous connaissons ici à  l’ODAM, personnellement, Dany Dietmann et celui qui est l’expert en matière d’incinération, Maurice Sarrazin, qui l’a conseillé. Nous donnons ci-dessous, le diagramme-bilan de l’incinération extrait du même livre.

Alors ? Toujours persuadés des bienfaits du « feu purificateur ».  La décharge atmosphérique rejette

Extrait du livre de D. Dietmann p. 40

de façon invisible du CO2 accompagné de dioxines et de furanes. Les dioxines et les furanes sont « lavés » et l’eau de lavage, toxique, doit être traitée. Nous osons espérer qu’au Danemark cette opération est faite très sérieusement car nous doutons, ici, en France de ce sérieux. NGM ne dit rien du problème posé par les mâchefers, résidus de l’incinération. Ici, à Vedéne (Vaucluse), on ne sait pas quoi en faire et ils s’accumulent.

 

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en sciences biologiques mention écologie
Anvcen chargé d’études HN au Ministère de l’Environnement




Le Thôt : une mise au point

Retour sur le Thôt

La site de la décharge du Thôt, sur la commune de Lattes, refait parler de lui. Le CIDES34 a pris le relais de l’ODAM dont le site vient d’être entièrement réparé pour dénoncer l’état actuel d’abandon du site de cette ancienne décharge « oubliée. Cliquez sur ce lien pour lire notre article.
Les obligations de Montpellier-Agglomération puis de Montpellier-Métropole, successeurs du District de Montpellier, n’ont pas été respectées.
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Le webmaster

Raymond  GIMILIO

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Le Thôt : une production d’électricite fantôme

Par le plus grand des hasards, nous avons trouvé une information sur la production d\’électricité dans le cadre de la réhabilitation de cet ex-Centre d\’Enfouissement Technique requalifié en ISDND.

En date du 11 mars 2016, la Direction de la Propreté et de la Valorisation des Déchets (DPVD) lançait un appel d’offres pour le « Démantèlement et remplacement des unités de combustion de biogaz, CET du Thôt (Lattes – 34) ».

A l’ODAM, nous avions dénoncé le 2 juillet 2007 l’absence de réalisation sur la décharge. Nous citions, dans une révision de l’article, un reportage de l’hebdomadaire au bec acéré « L’Agglorieuse » daté du 13 juillet 2013 qui dénonçait un site à l’abandon. Or du 24 octobre 2010 au 15 avril 2014, c’est Monsieur Jean-Pierre MOURE qui préside. Ce sont ses services qui ont laissé le site dans cet état. Son successeur, Monsieur Philippe SAUREL (15 avril 2014 à …) fait enlever les ruines de son prédecesseur et passe un marché public pour le faire. Le prétexte cousu de fil blanc est « Le bilan de production de biogaz existant de l’unité de valorisation énergétique couplée à la vétusté des unités de combustion … ». Oui, bilan nul car rien de fonctionne et le site est à l’abandon, abandon constaté en 2013 par le reporter. Y-a-t-il eu vraiment une unité de co-génération brûlant le biogaz des 100 puits forés dans le massif d’ordures ?

Du pipeau ! ?